Maharishi Mahesh Yogi a montré que c’est dans la perfection de la structure d’une expression védique qu’on peut en reconnaître la perfection. La structure des textes du Veda et de toutes les branches de la littérature védique suit un même modèle : la totalité de la connaissance y est exprimée dès le premier mot, même dès la première syllabe. Chaque phase de développement du texte est toujours un commentaire ou un développement de la phase précédente. Ce qui signifie que toutes les parties de la connaissance sont toujours reliées à leur source, qui est l’expression de la totalité. Voyons comment on peut vérifier cette perfection dans le cas de l’Ayurveda.
Vâta, Pitta, Kapha
Au centre de l’Ayurveda sont les trois Doshas : Vāta, Pitta et Kapha. Ils sont les trois courants principaux d’expression de l’intelligence dans le corps.
Vāta * est cette intelligence qui gère tout ce qui concerne le mouvement, le transport et la communication.
Pitta * gère toutes les transformations, la chaleur et le métabolisme.
Kapha * gère la structure, la cohésion et la lubrification.
Ils sont appelés Doshas, qui signifie “ce qui abîme” ou détériore, parce que ce sont eux qui, quand déséquilibrés abîment et détériorent les tissus, organes et fonctions du corps. Ils sont donc à la racine des maladies, d’où l’importance de les maintenir équilibrés. Le sanskrit, étant la langue du Veda est une langue parfaite. C’est d’ailleurs la signification du mot saṃskṛta. Contrairement aux autres langues du monde pour lesquelles les mots sont des conventions pour désigner des objets, en sanskrit le mot EST la forme. Le son contient tous les attributs de l’objet. C’est exprimé par la phrase “Yathā nāma tathā guṇa” (tel le nom, telle la qualité).
Si ce principe se vérifie, on devrait trouver les caractéristiques principales de la vie, et donc les bases de l’Ayurveda dans le mot Ayu.
Analyse du mot Âyu
ĀYU est composé des trois voyelles A I U (prononcer ou).
Les voyelles sont la VIE du langage, alors que les consonnes lui donne sa forme.
A I U sont les voyelles fondamentales d’où toutes les autres sont construites. Elles sont comme les couleurs primaires qui permettent de fabriquer les autres couleurs.
Le tableau (ci-dessous) montre que dans leur prononciation, symbolisme et énergie, ces trois voyelles résument l'essence de l'Ayurveda.
Ā représente Soma, le nectar d’immortalité, l’essence de la substance *, le bonheur, et donc Kapha.
I représente Agni, le feu, l’énergie, la transformation *, l’intelligence, et donc Pitta.
U représente Vāyu, le vent, l’air, la parole, le mouvement, la communication, et donc Vāta .
Ces trois lettres expriment non seulement des qualités, notamment celles des doshas, mais également une séquence.
La séquence de leur prononciation:
de la plus intérieure, gutturale : A
par l’intermédiaire, palatale ou cérébrale : I
à la plus extérieure, labiale : U
La séquence de l’expression des 3 Doshas :
Kapha est actif au commencement (de la vie, du jour et de la nuit)
Pitta est actif au milieu
Vāta à la fin.
Le mot Āyu est donc bien la graine de toute la connaissance de l’Āyurveda, la science védique de la vie.
Janusirasana est également connue sous le nom de posture de la tête au genou. Cette posture tire son nom du sanskrit, où "Janu" signifie genou et "Sirsa" signifie tête. Ainsi, Janusirasana symbolise l'union de la tête et du genou, représentant l'harmonie et l'équilibre entre le mental et le physique. Dans la pratique du Hatha Yoga, Janusirasana revêt une signification profonde. Elle incarne la connexion entre le corps et l'esprit, invitant le pratiquant à se concentrer sur l'alignement, la respiration et la conscience du moment présent. Cette posture est souvent associée à l'introspection et à la contemplation, offrant un espace pour la méditation et la relaxation.
Le rôle de Janusirasana dans la pratique du Hatha Yoga est essentiel. En s'étirant et en renforçant le dos, les jambes et les muscles abdominaux, cette posture contribue à l'équilibre physique et émotionnel. Elle favorise la flexibilité de la colonne vertébrale, améliore la posture et libère les tensions accumulées dans le corps.
Les principes de base de Janusirasana
L'alignement du corps est important dans cette posture. Assurez-vous que votre dos est droit et aligné, que vos jambes sont positionnées de manière équilibrée pour éviter toute tension inutile. En maintenant une posture correcte, vous permettez à l'énergie de circuler librement dans tout votre corps, favorisant ainsi une pratique efficace et sécurisée.
La respiration : en synchronisant chaque mouvement avec votre respiration, vous créez une harmonie entre le corps et l'esprit. Lors de l'inspiration, visualisez l'énergie qui se propage le long de votre colonne vertébrale, apportant vitalité et force. À l'expiration, relâchez les tensions et laissez-vous aller dans la posture, en vous concentrant sur l'étirement et la détente.
En pratiquant Janusirasana avec conscience et régularité, vous développerez une meilleure compréhension de votre corps et de ses limites. Écoutez les signaux que votre corps vous envoie, respectez vos sensations et ajustez la posture en conséquence. Chaque séance est une opportunité d'explorer vos capacités physiques et mentales, d'approfondir votre pratique et de progresser vers un bien-être durable.
Pratiquer Janusirasana
Préparation à la posture
Commencez par des échauffements appropriés pour assouplir les muscles et les articulations. Des mouvements doux d'étirement du dos, des hanches et des jambes peuvent être réalisés pour préparer le corps à adopter la position. En plus des échauffements physiques, prenez quelques instants se recentrer et calmer l'esprit avant de commencer la posture. Ce qui permettra d'aborder la séance de yoga avec sérénité et pleine conscience. La méditation ou la respiration peuvent être des outils efficaces pour se préparer mentalement, en se connectant à son souffle et en laissant de côté les pensées parasites.
Une approche progressive est recommandée. L'écoute de son corps et le respect de ses besoins permettent d'optimiser les bienfaits de la position.
Étapes pour réaliser Janusirasana
Assurez-vous que votre dos est raisonnablement droit. Alignez votre jambe droite devant vous et pliez la jambe gauche derrière. Inspirez profondément en rejoignant vos mains, pressées l'une contre l'autre, sur votre poitrine.
Expirez doucement et penchez-vous vers l'avant. Attrapez votre pied avec vos mains ou posez vos avant-bras et vos mains de chaque côté de votre jambe droite. Gardez votre menton contre votre poitrine pour verrouiller la posture.
Pratiquer Janusirasana régulièrement offre de nombreux bienfaits. Cette posture est particulièrement efficace pour soulager les douleurs dorsales, réduire le stress et améliorer la qualité du sommeil. Elle contribue à la régénération du dos et de la colonne vertébrale, soulage les tensions dorsales et tonifie les muscles des jambes.
Erreurs courantes et comment les éviter
Une des erreurs fréquentes est de forcer la flexion du dos, ce qui peut entraîner des tensions et des douleurs. Pour éviter cela, concentrez-vous sur maintenir le dos droit et ne pas aller au-delà de vos limites de flexibilité. Une autre erreur à éviter est de négliger l'alignement des hanches. Assurez-vous que vos hanches restent parallèles au sol pour éviter toute pression excessive sur la colonnes vertébrales. Prenez le temps de vérifier régulièrement votre position et ajustez si nécessaire.
Il est également fréquent de trop solliciter les épaules en essayant d'atteindre le pied. Pour prévenir les tensions dans cette zone, privilégiez une approche progressive en vous concentrant d'abord sur l'alignement du dos et des hanches avant d'aller plus loin dans la posture. Enfin, une erreur commune est de retenir sa respiration. Pendant l'exécution de Janusirasana, gardez une respiration fluide et régulière. La respiration consciente aide à détendre le corps et à maintenir la stabilité dans la posture.
Les bienfaits de Janusirasana
Bienfaits physiques
L'un des principaux avantages de cette posture est le soulagement efficace des douleurs dorsales. En étirant et renforçant les muscles du dos, Janusirasana aide à réduire les tensions accumulées dans cette zone, favorisant ainsi un meilleur alignement de la colonne vertébrale. En plus de ses effets bénéfiques sur le dos, Janusirasana contribue à améliorer la flexibilité du corps. En pratiquant régulièrement cette posture, les muscles des jambes, du dos et de l'abdomen se tonifient et s'assouplissent, ce qui se traduit par une meilleure amplitude de mouvement et une posture plus droite et équilibrée.
Outre ces bienfaits physiques, Janusirasana est également reconnue pour ses effets apaisants sur le système nerveux. En favorisant une respiration calme et profonde, cette posture aide à réduire le stress et l'anxiété, favorisant ainsi un état de relaxation et de bien-être général.
Impact sur le mental et le bien-être
La pratique régulière de Janusirasana, en plus de ses bienfaits physiques, a un impact significatif sur le mental et le bien-être. En réduisant le stress, cette posture permet de libérer les tensions accumulées dans le corps et l'esprit. En se concentrant sur la respiration et en adoptant une posture stable, on favorise la relaxation et la diminution des niveaux de cortisol, l'hormone du stress.
Par ailleurs, l'amélioration de la qualité du sommeil est un élément clé pour un bien-être mental optimal. En pratiquant Janusirasana régulièrement, on favorise un sommeil plus profond et réparateur. Le calme mental induit par cette posture contribue à apaiser les pensées agitées et à favoriser un état de relaxation propice à un endormissement plus rapide et une nuit de sommeil plus paisible.
En intégrant Janusirasana dans votre routine de yoga, vous pourrez constater une réelle amélioration de votre équilibre émotionnel et de votre capacité à gérer le stress au quotidien. Cette posture agit comme un véritable antidote naturel contre les tensions mentales et les préoccupations qui peuvent perturber la tranquillité de l'esprit.
Intégrer Janusirasana dans votre routine
Quand pratiquer Janusirasana
La pratique de cette posture, de préférence le matin et en soirée, permet de maximiser ses bienfaits sur le corps et l'esprit. Le matin, pratiquer Janusirasana peut être une excellente façon de commencer la journée en douceur, en étirant les muscles et en préparant le corps pour les activités à venir. Cela aide à réveiller en douceur le dos et la colonne vertébrale, favorisant une meilleure posture tout au long de la journée.
En pratiquant Janusirasana le soir, vous offrez à votre corps l'opportunité de se détendre et de se libérer du stress accumulé pendant la journée. Cette posture anti-douleur pour le dos est idéale pour soulager les tensions accumulées et favoriser un sommeil réparateur. En relâchant les muscles et en apaisant l'esprit, Janusirasana contribue à un état de relaxation propice à un endormissement serein et à une nuit de sommeil de qualité.
Combiner Janusirasana avec d'autres postures
Vous pouvez associer Janusirasana à des postures de flexion arrière comme le Cobra (Bhujangasana) pour renforcer le dos et ouvrir la cage thoracique. Cette combinaison aide à améliorer la posture et à soulager les tensions accumulées dans le dos et les épaules.
Intégrer Janusirasana dans une séquence comprenant des postures d'équilibre telles que l'Arbre (Vrikshasana) peut aider à développer la concentration, l'équilibre et la stabilité physique et mentale. Ces postures complémentaires renforcent les muscles profonds et favorisent une meilleure coordination corporelle.
Suivi et progression dans la pratique
Pour suivre et progresser dans la pratique de Janusirasana, il est essentiel de rester attentif à votre évolution et d'ajuster votre routine en conséquence. Gardez à l'esprit que la progression dans le yoga est un processus continu et non linéaire. Soyez patient avec vous-même et acceptez que les résultats puissent varier d'une séance à l'autre. L'essentiel est de maintenir une pratique régulière et d'écouter votre corps pour évoluer en douceur dans votre pratique de Janusirasana.
Pour conclure
Janusirasana se révèle être bien plus qu'une simple posture physique. Ses effets bénéfiques sur le corps et l'esprit en font un incontournable pour ceux qui recherchent équilibre et bien-être. En pratiquant régulièrement Janusirasana et en l'intégrant judicieusement dans votre routine, vous pourrez tirer pleinement parti de ses bienfaits durables. N'oubliez pas de rester attentif à votre progression et d'adapter votre pratique au fil du temps pour en récolter tous les fruits.
Les bîjas sont des phonèmes mono syllabiques. Ils sont de véritables germes de pouvoir présents au sein de la conscience. Ces germes sont autant de caractéristiques résidant en latence dans la conscience. Ce sont toutes les catégories de la conscience représentées par toutes les lettres du langage. C’est pourquoi on associe volontiers le pouvoir de la conscience à celui du verbe créateur, car lorsque ces formes archétypales entrent en vibration, elles engendrent toute la manifestation et gouvernent toute la réalité observable. Les bîjas les plus couramment utilisés sont Om, So, Ham, Sa, Yam, Ram, Hrim, etc. ... chacun possède une énergie particulière. Ils sont couramment employés dans la pratique en fonction de la séquence et de l'effet recherché. Il est à noter que parmi tous les bîjas, le phonème Om est dit « Pranava », c'est à dire, contenant à lui seul tous les autres. Son énonciation dans les pratiques est donc toujours appropriée.
Bîja du souffle dans la colonne : Soh (inspir) Ham (expir)
Bîja du souffle dans le cœur : Ham (inspir) Sa (expir)
Bîja de l’énergie : Aim, Hrim, Shrim
Bîja de l’espace : Ha, Kha, Ksha
Bîja de la terre : Lam, Gam, Phat
Bîja du désir : Klim, Kam
Etc...
Les mantras sont des formules multi syllabiques. Ils sont souvent associes à des divinités du panthéon hindou. Les mantras constituent des techniques simples mais réputées pour leurs efficacités. La répétition d’un mantra (japa) a pour effet de substituer le dialogue intérieur ordinaire par une structuration mentale possédant sa propre efficience. Les mantras sont innombrables et constituent une science à part entière (śabda yoga).
Associé à Ganesh : Om Shri Ganeshaya Namah
Associé à Kâli : Om Krim Kâliké Svaha
Associé à Shiva : Om Namah Shivaya
Etc...
Les mantras sont traditionnellement répétés à l’aide d’un mâlâ ou chapelet indien. Dans le Nâtha Yoga les mâlâs sont généralement constitués de graine de Rudraksha, un arbre sacré qui pousse en Asie (Elaeocarpus ganitrus). Le mâlâ compte 108 graines plus une grosse graine appelée Sumeru, coiffée d’un pompon, le plus souvent de couleur rouge. Le Sumeru représente le Mont Meru, une montagne mythique considérée comme l'axe du monde dans les mythologies persane, bouddhiste, jaïne et surtout hindoue. Certains Shakta (adorateurs de la Shakti) et certains Tantrika, (voués au culte des divinités féminines), utilisent un mâlâ en cristal de roche. D’autres voués au culte de Durga ou Vishnu utilisent un mâlâ en bois de santal. Un mâlâ en bois de curcuma est utilisé pour le culte de Bagalamukhi, et en bois de basilic pour le culte de Lakshmi et Krishna. La pratique la plus usuelle est de répéter le mantra à chaque graine du mâlâ. C'est habituellement la main droite qui tient le mâlâ et il faut égrener le mâlâ en ramenant les graines vers soi à l’aide du pouce et du majeur, l'index restant tendu et les autres doigts repliés. Lorsqu'on arrive à la graine principale appelée Sumeru, il faut retourner le mâlâ et recommencer à l'envers et ainsi de suite. Il est à noter que le Sumeru ne peut être franchi, car il représente également dans la tradition shivaïte la dimension infinie du dieu Shiva en sa forme de trait de lumière.
Au-delà de l’aspect formel, la récitation des mantras cherche surtout la vibration et la résonnance engendrée au niveau du corps subtil. Comme nous le savons les nadis qui forment le corps subtil sont sensibles au son (nada) et à la vibration (spanda). Les chakras et les adharas sont également sensibles à la vibration des mantras. L’ensemble du corps subtil peut ainsi être stimulé par les mantras. Dans la tradition, à chacun des 50 pétales des 6 chakras manifestés dans le corps subtil, correspond une lettre de l’alphabet sanskrit. Par exemple au niveau du chakra du front (ājñā) sur le pétale de droite, au niveau à l’hémisphère droit du cerveau, correspond la lettre Ha ou aspirée pure et sur le pétale de gauche, au niveau de l’hémisphère gauche du cerveau, correspond la lettre Kṣa ou première des ligatures du sanskrit.
La récitation des mantras permet également d’influencer le mental de manière très efficace. Le mental contrairement à l’idée reçue est un principe plutôt inerte et immobile. Il coordonne les sens qui sont eux-mêmes en relation directe avec les éléments physiques (mahā bhūta). C’est pour cette qualité en relation avec Tamas que la tradition lui attribue cet aspect statique. C’est seulement parce que le mental est puissamment réactif, que les sensations qu’il reçoit le mettent en agitation. C’est par sa nature fluide, que le mental, au contact des sens ou de leurs souvenirs remontant de la mémoire, entre en agitation. Qu’on le prive des sensations et le mental retrouve son calme et son immobilité naturelle. C’est ainsi que les mantras vont agir sur la plasticité du mental pour le structurer et lui faire prendre des formes neuronales particulières. La diction des mantras résonne de manière harmonieuse et engendre des stimulations toujours positives et favorables. À vrai dire, la pratique des mantras procure beaucoup de satisfaction et de plaisir, le mantra agit comme une nourriture en enrichissant l’esprit et en régénérant le corps.
Néanmoins, la pratique des mantras demande beaucoup de temps pour produire des résultats probants. Il est couramment admis qu’un mantra doit être répété au moins sur 5 mâlâs par jour pendant 20 jours soit environ 11 000 récitations au moins pour produire son effet. Dans cet exemple, l’adepte doit y consacrer environ 1 heure par jour soit une vingtaine d’heures en tout. Au plus le temps consacré par jour est important au plus l’effet recherché sera puissant. De la même manière, au plus le nombre de jour sera élevé au plus le mantra délivrera ses bienfaits sur le corps et l’esprit du pratiquant.
Dans la tradition Nâtha, les mantras sont formulés en sanskrit. Le sanskrit est la langue sacrée du yoga, elle lui est indissociable. Le sanskrit provient des rishis, des sages qui méditaient dans les Himalaya. Les rishis entendirent le cosmos proférer de lui-même le son fondamental et firent passer les phonèmes élémentaires du sans forme au monde manifesté. Le sanskrit fait partie de la Shruti c’est-à-dire d’une connaissance auto-révélée ou encore entendue par les sages des temps anciens. C’est pourquoi, l’élève doit intégrer le plus tôt possible l’apprentissage du sanskrit en même temps que la pratique du yoga.
Le sanskrit est basé sur la théorie de l’alphabet (mātṝkā) ou roue des phonèmes (varna mālā) qui décrit précisément la création du monde manifesté suivant la puissance du verbe créateur. Dans cette théorie, le son et la parole (vāc) sont à l’origine de la manifestation du monde. Toutes les manifestations observables sont engendrées par des fréquences vibratoires suivant une expression orale divine. Shiva assume l’aspect statique de la conscience en laquelle se trouvent toutes les caractéristiques de l’être sous forme de Nexus, c’est-à-dire de germes ou encore de signes contenus en latence au sein de la conscience. Lorsque ces germes entrent en vibration par l’énergie de la prise de conscience, la Shakti, ils deviennent des Plexus, c’est à dire des roues vibrantes capables de manifester toutes les formes observables. Il est possible de prendre en comparaison le mécanisme de la musique jouée à travers un haut-parleur. Enfin cette émission est toujours accompagnée d’extase, elle devient alors Sexus, c’est-à-dire l’union de l’invisible et du visible, du sans forme et de la forme, du statique et du dynamique soit l’union de Shiva et Shakti.
L’alphabet sanskrit est composé usuellement de 48 phonèmes élémentaires auxquels on ajoute traditionnellement deux phonèmes (Li long et Ksha) pour correspondre aux 50 pétales des 6 chakras manifestés. Comme nous l’avons vu précédemment, l’alphabet sanskrit est calqué sur les chakras. À ce titre, le corps subtil de l’être humain est une parfaite reproduction de toute la manifestation, identique à l’univers déployé par le Verbe Créateur divin.
Étant pure conscience, l’Être se sait exister et possède la volonté de se connaitre. De par cette réflexion au sein de la Conscience, naissent tous les éléments créateurs de l’Univers (tattva). C’est ainsi que chaque lettre correspond à un état de conscience et à l’énergie correspondante qui en résulte dans le processus d’éveil de l’Être à lui-même. Le grammairien Pânini a codifié, vers 400 ans avant notre ère, l’alphabet sanskrit tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il est composé de 9 voyelles simples + 4 diphtongues + 2 sons accessoires + 33 consonnes. Les voyelles correspondent aux énergies subtiles et à l’évolution intérieure de l’éveil de l’Être à lui-même. Elles sont réputées les plus puissantes car empreintes d’énergie pure. Il est à noter qu’en sanskrit il existe des voyelles courtes (a, i, u …) et longues (ā, ī, ū, etc..), les premières correspondent à des états de conscience qui apparaissent spontanément dans le processus d’éveil de l’Être, les secondes correspondent à une réflexion, soit une prise de conscience de chacun de ces états. À partir de la lettre spéciale ou accessoire deux point l’un sur l’autre ‘ :’ (visarga), sont émises toutes les consonnes qui correspondent à une double évolution à la fois intérieure et extérieure, manifestant ainsi tous les 36 tattvas du monde manifesté tel que nous les connaissons à travers l’expérience sensorielle.
C’est ainsi que le yogin comprend qu’il peut se servir des bîjas et des mantras pour reproduire en son sein la manifestation cosmique. Il se sert des racines sanskrites pour stimuler l’ensemble du corps subtil et réveiller Kundalini Shakti. Pour ce faire le yogin doit retrouver la vibration sacrée, unie à la Conscience, qui déverse son flot de science pure sur tout l’univers. Il doit ressentir en lui cette émotion et cette dimension affective, pour stimuler et mettre en mouvement tous les chakras du corps subtil. En effet pour qu’un mantra puisse être efficient et délivrer sa puissance, il doit être prononcé avec sincérité, ferveur et grande foi envers la divinité. Sans quoi, le mantra deviendrait une diction mécanique, il ne pourrait agir sur les couches profondes du corps subtil et resterait à un niveau purement grossier.
Sur ce sujet la tradition distingue quatre niveaux de la parole :
Vaikhari : C’est le niveau grossier de la parole, il comprend le langage ordinaire, il utilise les lèvres et la langue pour formuler des sons audibles. Il peut être également le niveau de la parole murmurée, voire silencieuse mais avec une activité résiduelle de la langue. Il correspond à l’état de veille.
Madhyamā : C’est le niveau intermédiaire de la parole, il s’agit d’un état purement mental, sans verbalisation, ni sensation physique, sans aucune agitation de la langue ni des lèvres. Il correspond à l’état de rêve.
Paśyantī : C’est le niveau indifférencié de la parole, le son se manifeste comme un sentiment, une idée sans mots ou une visualisation Il s’agit d’un son intuitif dont la nature et au-delà des formes ou des cadres linguistiques définis. Il correspond à l’état de sommeil profond.
Paravak : C’est le niveau suprême de la parole dans lequel n’existe plus aucun son, juste la conscience universelle. Il représente l’état d’absorption dans le samadhi, la méditation profonde sans le souffle. Il correspond au quatrième état transcendant ou Turya.
L’utilisation des mantras peut se faire en groupe, ils sont alors énoncés oralement ou même scandés avec beaucoup de puissance. La répétition des mantras la plus efficace est solitaire et s’effectue de manière purement mentale. La répétition ordinaire du mantra est dite « japa », elle doit être pratiquée de manière insistante et prolongée pour obtenir l’efficience du mantra. Au bout d’un moment de cette pratique, la répétition devient automatique et comme entendue par le pratiquant, elle est dite alors « ajapa japa ».
La pratique des mantras est souvent associée aux divinités du panthéon hindou et notamment aux divinités du Mahâ Vidya Yoga. Combinée avec la visualisation de diagramme (yantra) et de rituels (puja) la pratique peut alors devenir magique dans le sens où elle permet d’établir un lien efficient avec la divinité. Dans cette forme de pratique, les qualités de la divinité se manifestent chez l’adepte qui en reçoit tous les effets aussi bien au niveau matériel que spirituel. Contrairement à la croyance ordinaire, ce niveau de pratique est parfaitement accessible au commun des mortels, il suffit juste de s’y essayer de manière véritable et sincère. Il est tout de même nécessaire d’y consacrer une grande énergie pendant un laps de temps assez important. (Une à deux heures par jour pendant deux à trois années au minimum).
Une des grandes déesses de l’hindouisme, particulièrement vénérée dans le Tantra, est la Grande Déesse du Mahâ Vidya Yoga, Impératrice de Beauté, régnant sur les 3 états, veille, rêve, sommeil et les transcendant en un continuum de conscience, Turya le quatrième état, identique à la Conscience Absolue : sa Majesté Tripura Sundari.
De la Bahvricha Upanishad dédié à la Grande Déesse du Mahâ Vidya, Tripura Sundari :
1- Au tout début de l'univers la déesse était seule. Elle émit l'Oeuf du monde. Elle était alors le son IM et la résonance nasale par quoi OM se prolonge.
2- C'est d'Elle que Brahmâ naquit d'Elle, Vishnu, d'Elle, Rudra, d'Elle, tous les Maruts, en bandes, d'Elle, les Gandharvas, les Apsaras, les Kimnaras et tous les musiciens du Ciel. D'Elle naquit le Désirable et tout ce qui a l'Énergie, d'Elle aussi tous les Êtres qu'ils aient pour origine l'œuf, l'eau, la graine, ou la matrice : les végétaux, les animaux, tous, tant qu'ils sont ! D'Elle aussi les humains...
3- C'est qu'Elle est l'Énergie suprême, la Doctrine apaisante qui consiste en trois mantras : KA É Î LA HRÎM HA SA KÂ HA LA HRÎM SA KÂ LA HRÎM C'est là le secret d'OM car OM a pour support la déesse-Parole !
4- Elle s'est diffusée dans les trois corps, les trois villes, rayonnant sur eux Sa lumière à l'intérieur, à l'extérieur ! Parce qu'Elle est intimement mêlée au temps et à l'espace on dit qu'Elle est la Conscience Intérieure, Mahâ-Tripurâ-Sundarî !
5- Elle seule est l'Ame cosmique car en dehors d'Elle il n'y a que mensonge et non-âme ! Elle est donc le brahman comme Conscience universelle, et réunit en Elle-même à la fois l'Être et le Non-Être ; par Elle on connait la Conscience en tant que brahman sans second comme une vague d'Existence, de Conscience, et de Joie !
Elle est entrée dans tous les êtres, Mahâ-Tripurâ-Sundarî, à l'intérieur, à l'extérieur de chacun d'eux ; et sur chacun Elle rayonne sa lumière !
Ce qui n'est qu'Être seulement, et que Conscience illuminante, ce qu'est l'Amour, ce qu'est la Joie, C'est la déesse créatrice,
Mahâ-Tripurâ-Sundarî !
Divinité universelle elle est tout à la fois et le Toi, et le Moi, et tous les êtres et tout ce qui existe,
Mahâ-Tripurâ-Sundari !
Elle est la seule Vérité, la Nature, Elle : la Charmante,
Mahâ-Tripurâ-Sundarî
en Elle il nous faut reconnaitre le brahman sans second !
6- Détaché des cinq formes et des cinq éléments, seul reste le Mahant, support universel ultime vérité.
En conclusion, il est vivement conseillé aux pratiquants qui seraient encore rebutés par l’apprentissage de la civilisation traditionnelle de l’Inde, de franchir le cap et d’apprendre un peu de sanskrit pour mieux intégrer les sons et la prononciation correcte des bîjas et des mantras. Passées les premières difficultés avec l’assimilation des notions de base, s’ouvrira alors un champ d’investigation tout à fait nouveau et passionnant. En effet la signification ésotérique de l’alphabet sanskrit permet une compréhension totalement nouvelle sur la pratique du yoga.
Sivasutra et Vimarshini de Kshemarâja Traduction commentaires de Lilian Silburn Shivaïsme du Cachemire le secret Suprême de Swami Lakshman Ji (d’après Tara Michaël il s’agirait plutôt de Swami Lakshman Joo)
Les enseignements oraux directs de Yogi Mastsyendranath qui m’a permis de comprendre réellement tous les aspects subjectifs de la Matrika
Les enseignements d’Hélène Marinetti, sanskritiste de longue date.
De la Bahvricha Upanishad dédié à la Grande Déesse du Mahâ Vidya, Tripura Sundari extrait de "textes sacrés d'Orient" de Marc de Smedt Éditeur : P. Belfond (1 janvier 1976)
Hatha yoga chez les ascètes peut avoir plusieurs significations :
Le Hatha yoga est strictement lié au tapasyâ. Le Hatha yoga est étroitement lié au prânàyâma. Le Hatha yoga signifie l'union du soleil et de la lune.
• L'union du soleil et de la lune
Seuls 3 ascètes sur 48 m'ont expliqué le mot hatha en faisant référence à la signification ésotérique de ha - le soleil et de tha - la lune. L'un d'entre eux était un Nâth, Ram Nâth, engagé dans les activités de la maison d'édition du temple Gorakhnâth à Gorakhpur ; il possédait donc une connaissance plus « théorique » du hatha yoga que celle des ascètes de son sampradâya. L'autre était un yogi, Sanjay Rajgor Yogi, appartenant au Swami Narayan sampradâya, qui avait étudié le yoga dans plusieurs centres modernes, et le troisième était un pratiquant du Kaula Marga, Shyam Ânand Nâth, qui avait étudié tout seul des textes de yoga.
• La rétention de souffle (prânâyâma)
Le hatha yoga au sens de manipulation et de rétention des souffles (vayu) a été évoqué par 5 ascètes sur 48. Cette conception du hatha yoga était particulièrement affirmée par Mahant Garud Dâs jï Mahârâjjï, gourou et yogi expérimenté du Râmânûjï sampradâya. Il a souligné que l'objectif du hatha yoga est d'atteindre le kevala kumbhaka (suspension du souffle spontanée), puis d'entrer en samâdhi. Mais cela signifie que le hatha yogi atteint un stade où il ne va plus respirer s'il ne le veut pas et, ce faisant, il peut entraîner son corps dans la mort. Par conséquent, l'étape finale du hatha yoga est pour lui la mort du yogi qui reste en samâdhi. C'est pour cette raison qu'il n'apprécie pas le hatha yoga.
• L'intention stricte (tapasyâ)
Selon la majorité des ascètes que j'ai interviewés, le hatha yoga n'est pas une technique de yoga, mais une attitude mentale, définie par Ram Priye Dâs (une ascète de la Râmânandî sampradâya) comme une ferme intention (dridh sankalpa) d'atteindre ou d'accomplir un but. Un Nâth m'a dit que le hatha yoga, dans son sampradâya, signifie également suivre les règles et les comportements du sampradâya tout au long de la vie (donc une intention stricte d'être engagé dans la vie ascétique). Par conséquent, l'étiquette hatha yoga peut faire référence à des pratiques et à des comportements, et elle est également comprise de cette manière par les gens ordinaires.
Je vais donner un autre exemple simple tiré de mon travail sur le terrain. Quand j'étais à Varanasi, j'ai rencontré Narayan Dâs, un sadhu qui a passé les dix dernières années assis en lotus (padmâsana) au Lalitâ Ghât. "Il marche toujours pieds nus, il fait ses pèlerinages pieds nus, il est assis dans cette position toute la journée, c'est hatha yoga madame", m'a dit un des laïcs qui l'accompagnait. Quand j'ai parlé avec d'autres sâdhus, cette conception du hatha yoga comme étroitement lié au tapasyâ a toujours été mise en avant. J'en ai eu une autre preuve quand, à Ujjain, je suis allée à la rencontre d'un ûrdhva bâhu sadhu (un sadhu qui tient le bras levé), Bholâ Girï, du âvâhan akhàrâ, car un panneau à l'entrée de son campement indiquait «hatha yogi». Je me suis adressée à lui pour le questionner sur son tapasya et son titre de hatha yogi. Il m'a répondu que comme il pratique le tapasya (depuis 35 ans), il est considéré comme hatha yogi. Selon lui, ceux qui pratiquent le tapasya sont des hatha yogis, car le hatha yoga consiste à prendre une décision et y rester strictement jusqu'à ce que les résultats soient obtenus. Il ne s'intéresse ni aux âsanas ni au prânâyâma que, jamais de sa vie, il n'a pratiqués.
La compréhension émique de tapasya et des âsanas
Chez les ascètes, le sens de tapasya et de hatha yoga se recoupent souvent ; il semble parfois que le tapasya soit une pratique en soi, alors que le hatha yoga est l'approche utilisée pour pratiquer tapasya . Le mot tapasya peut désigner des pratiques spécifiques utilisées à une certaine période de l'année, comme s'asseoir sous le soleil chaud à midi, entouré d'un cercle de bouse de vache en feu (dhuni tapas) en saison chaude, ou rester dans l'eau plusieurs heures par jour en hiver (jala tapas) ; ou encore des austérités qui durent des années, comme se tenir debout, ou de garder le bras en l'air, ou rester silencieux, etc...
Cependant, tapasya est également défini comme ne manger que des fruits ou ne boire que du jus, comportements qui sont compris et donnés également comme exemples de hatha yoga. Quand j'ai demandé aux tapasyins pourquoi ils pratiquaient tapasya, j'ai obtenu ces réponses : les ascètes font tapasya pour montrer aux laïcs que, avec la force de la religion, des résultats incroyables peuvent être obtenus ; d'autres ont répondu qu'ils pratiquaient tapasya « pour le bien-être de la société » (Samâj kâ kalyân). "Si les sadhus ne font pas tapasya, samsâr nahî chalegâ, le monde ne tournera pas. " (Bhole Puri)
Selon de nombreux sadhus, dans ce kali yuga, où les laïcs ont complètement perdu leur dharma, les ascètes ont le devoir de faire ce type de pratiques et de soutenir le monde. Par exemple, un sadhu m'a dit qu'il restait debout (khareshwari) pendant trois ans pour apporter de la pluie à Mumbai. Cependant, un autre croit aussi que l'ascète qui pratique tapasya pendant longtemps en obtient des siddhis spéciaux. Comme tapasya a un objectif social, il est montré en public. En fait, à Ujjain, on pouvait voir plusieurs ascètes faire tapasya (il y avait des khareshwari, ceux qui faisaient du dhuni tapas, etc.) mais presque personne ne faisait d'âsanas. Je n'ai vu qu'une personne en faire, dans un journal, et encore c'était en faisant dhuni tapas que cet ascète exécutait des âsanas. La raison pour laquelle les âsanas ne sont pas réalisés en public est que les ascètes les considèrent comme des pratiques personnelles non destinées à être exhibées. Selon Bhole Puri, les âsanas ne sont montrés que par « dukân-dhârï sâdhus », ceux qui «ont un magasin» et veulent gagner de l'argent avec. Pour la majorité des sadhus que j'ai interviewés, les âsanas sont des pratiques visant à garder le corps en bonne santé et à le rendre stable (sthir), car lorsque le corps est stable, l'esprit est stable et il devient plus facile de méditer.
Il me semble que certains âsanas, prânâyâmas, kriyâs et une connaissance générale du corps yogique appartiennent à une culture générale de l'ascèse considérée comme faisant partie du yoga. Il apparaît que chaque ascète sait exécuter quelques âsanas ou d'autres pratiques de yoga, et d'une manière ou d'une autre, il semble tout à fait acquis qu'ils possèdent tous des connaissances de base. Cependant, selon tous les ascètes avec lesquels j'ai parlé, les âsanas et le prânâyâma, mais aussi les sat karma (souvent appelé shat karma) sont des pratiques temporaires qui représentent la première étape du yoga et l'étape initiale pour l'ascète qui veut pratiquer la méditation (dhyân lagânâ). Mahant Mahi Maheshwar Bhârtï m'a dit qu'il n'était même pas nécessaire d'accomplir entièrement l'étape âsanas : il n'avait appris que peu d'âsanas et de prânâyâma, car il était capable d'atteindre son objectif sans les maîtriser complètement.
Garud Das dit ceci : « J'ai pratiqué tous les âsanas, les karma, les kriyâ et les mudrâ, et je n'ai reçu aucun shânti. Ce sont des pratiques physiques, vous ne devez pas perdre de temps avec elles ; si vous cherchez le yoga, alors vous devez faire dhyân .Grâce à cela, vous obtenez Gyana, puis le yoga, l'union avec le Paramàtmà . La seule voie est le yoga du dhyàn. »
L'attitude générale à l'égard des âsanas est qu'ils sont nécessaires au début, mais ils ne doivent pas être confondus avec la pratique principale du yoga : la pratique du dhyâna.
L'importance de Dyâna
En fait, que je veuille parler d'âsana et de prânâyâma était assez étrange pour les ascètes, car pour eux ce ne sont que des pratiques physiques pour le corps, alors que le but principal du yoga est spirituel et qu'ils accordent plus d'attention à dhyâna. Pour beaucoup d'entre eux, à l'origine du parcours du yoga, il y a une quête religieuse, une recherche intérieure qui, pour être satisfaite, pousse l'individu à abandonner la vie sociale normale. Comme le disait Yogï Durgâ Bhâratï:: « Quand on veut vraiment répondre aux questions sur le soi, il est temps d'abandonner la vie sociale. Parce que la sâdhanâ doit être expérimentée correctement et que vairâgya (détachement / indifférence) et tyâga (abandon) doivent advenir ».
En effet, certains ascètes étaient sceptiques à propos de mes recherches, car le yoga (dans son sens spirituel) ne peut être décrit par des mots, ni compris par la collecte d'informations auprès de sâdhus, mais doit plutôt être "expérimenté" par la pratique.
Le Yoga en général
Pour eux, l'expérience de dhyâna et de l'union d'Atmâ et de Paramàtmà qui peut résulter de sa pratique conduit à une forme de connaissance différente et à être dans le monde avec une attitude différente. Je vais donner ici quelques exemples de résultats du yoga, au sens de jorinâ '*'. Pour Râdhe Purï (Dasanâmï sampradâya) : «Assis en padmâsana, l'esprit fixe et les yeux ouverts, vous visualisez Paramàtmà devant vous, lentement cette visualisation devient intériorisée. Paramàtmà entre par les yeux, toutes les visions sont devant vous, vous n'êtes pas obligé d'aller dans la jungle, Dieu est là où que vous soyez. Lorsque cette union se produit, les yeux se ferment et le sâdhu entre en samâdhi. Alors le corps est comme une boîte, vous pouvez le déplacer mais le sadhu, lui, ne sent rien».
Sumit Nath (Nath sampradaya) utilise des mots similaires. Il m'a dit que le but du yoga est d'acquérir un niveau de conscience intérieure constant. « Quand ceci est atteint, alors le corps n'est plus qu'un contenant de l'âme, donc rien n'est plus nécessaire pour le corps, ni manger, ni dormir. Il n'y a rien à réveiller, car cette réalité est toujours présente ».
De même, pour Garud Dâs (Râmânùjî sampradaya) : « Le corps du yogi devient un corps vide. Le yogi est présent dans le corps mais son Àtmâ peut aller très loin. Après avoir complètement senti et compris son corps, il n'est plus sensible à ce qui lui arrive ». Cependant, ce qui est clair chez les ascètes, c'est que pour atteindre ce but, deux facteurs sont d'une importance fondamentale : le brahmacarya et le guru.
L'importance du Brahmacarya et du Guru
Selon les ascètes, le brahmacarya (célibat) est une règle nécessaire. Selon Ram Caran Dâs : « Si on ne respecte pas le brahmacarya, il ne peut pas y avoir de résultat. C'est comme si tu allais à l'école mais que tu n'étudiais pas, tu n'obtiendrais rien. Si vous avez des relations sexuelles pendant que vous pratiquez le yoga, vous pouvez obtenir des résultats physiques, mais non spirituels, car tout votre accomplissement spirituel disparaît avec l'éjaculation.» Parfois, le maintien de brahmacarya repose sur des considérations plus pratiques. Mahant Ravîndra Girï, du Mahâ Nirvânî Akhàrà, m'a dit que le problème de la sexualité est aussi ce qu'il engendre : « Si vous mettez une femme enceinte, vous aurez une famille, vous devrez travailler et vous aurez beaucoup de pensées, alors il sera plus difficile de rendre votre esprit sthir. Quand vous n'avez pas ce type d'attachement, votre esprit peut devenir sîdhâ plus rapidement et vous pouvez accomplir votre sàdhanâ ».
Cependant, comme l'ont souligné de nombreux ascètes, seul un vrai guru peut ouvrir la voie au dhyâna et au gyân. Seul un vrai guru peut réveiller la kundalinï de son disciple et, comme Ram Avdhût Dâs me l'a dit, « Seul le guru peut apprendre à revenir après avoir rencontré l'absolu ». En effet, plusieurs personnes ont signalé que la survenue de la kundalinï sans un guide approprié peut rendre fou le non-expert. Le guru peut être reconnu comme tel parce qu'il a déjà fait l'expérience directe de ce qu'il enseigne et qu'il ne demande pas d'argent puisqu'il est prêt à aider un vrai chercheur. Selon Garud Dâs, les personnes qui gagnent de l'argent grâce au yoga n'ont pas compris la signification du yoga, qui est une sàdhanâ (discipline religieuse) et qui a une valeur spirituelle et ne peut donc être considéré comme un travail. De plus, comme Yogi Sivanâth l'a souligné, le guru est nécessaire lorsque l'on a des questions à poser, il se centre entièrement sur la recherche des réponses. Si le chercheur veut parvenir à une connaissance intérieure, il doit mettre y toute sa détermination, cela signifie qu'il doit chercher avec hatha, sinon sa pratique et sa recherche ne sont qu'un passe-temps.
Quelques remarques sur les sources écrites
L'enseignement du guru est d'une importance fondamentale et cet enseignement est vraiment secret. Cette question ouvre sur une autre : la valeur de la connaissance écrite. Très peu d'ascètes que j'ai rencontrés ont lu un livre sur le yoga. Assez souvent, ils ont mentionné le Yoga Sutra ou le Gherand Sarnhitâ, mais ils ne les ont pas lus. Selon Marigal Nath, les enseignements sur les pratiques d'intériorisation ne peuvent être révélés. Par conséquent, les œuvres écrites ne sont qu'une introduction, dont le véritable sens intérieur ne peut être compris qu'avec la présence d'un guru. Le scepticisme concernant les sources écrites a également été exprimé par Garud Dâs. Il a souligné que de nombreux érudits et professeurs de yoga parlent de idâ et de pingalâ dans leurs livres, mais qu'ils n'ont probablement jamais compris ce que signifient réellement ces deux mots. Quand je lui ai demandé ce qu'ils voulaient dire alors, il a ri.
Par conséquent, l'attitude générale est que la connaissance peut être de deux sortes : Celle que tout le monde peut obtenir et qui est écrite dans les textes, et celle qui vient du guru. Cet enseignement est secret et constitue la véritable clé pour tirer le rasa (saveur) de la pratique. En fait, c'était l'un des problèmes principaux de mon travail sur le terrain : les ascètes ne vous racontent pas l'enseignement donné par leur guru, ils peuvent vous donner des informations superficielles car, pour obtenir la connaissance du guru, vous avez besoin de dîksâ (initiation). Cette attitude est généralement répandue. Par conséquent, au cours de mon travail sur le terrain, je me suis demandé si ces textes, qui traitent du hatha yoga en tant qu'« enseignement secret » et qui décrivent principalement les pratiques physiques, leurs effets et leurs pouvoirs, n'étaient pas destinés à être lus uniquement par les hommes au foyer et les Rajas, plutôt que par des ascètes.
Dans le passé, les livres de yoga avaient probablement un objectif similaire à celui des livres modernes : attirer les laïcs et leur soutien économique par des pratiques qui ne prenaient pas autant de temps que le dhyâna yoga et le hatha yoga / tapasyâ, pratiquées par les ascètes. Cependant, seule une enquête plus approfondie permettra de clarifier cette question.
GLOSSAIRE:
1 Emique : terme anthropologique. Dont le point de oue est basé sur les concepts et le système de pensée propre aux personnes étudiées. 2 Sampradâyas : traditions, lignées spirituelles. 3 kali yuga : « âge de Kali » ou « âge de fer », est le quatrième et actuel âge de la cosmogonie hindoue. 4 Siddhis : pouvoirs 5 Sa karma : Pratiques de nettoyage du corps 6 Dhyâna : méditation 7 Gyâna : Façon moderne d'écrire jnâna - sagesse 8 Paramâtmâ : Conscience absolue 9: Jorinâ : Union d'Âtmâ et de Paramâtmâ
L'aromathérapie, tout comme beaucoup d'autres branches de la médecine naturelle (naturopathie, homéopathie, acupuncture, réflexologie, ...), considère l'homme comme un tout. On parle alors de médecine holistique.
Ainsi, le but de cette médecine naturelle est de chercher, d'après les symptômes de la maladie, la cause de ces symptômes. Elle ne se contente pas de soigner les effets, elle va rechercher la cause profonde de ce mal-être. Ainsi, elle va prendre le temps de connaître le profil du malade sous toutes les coutures afin de trouver la thérapie spécifique qui correspondra exactement à son malade, prenant ainsi en compte que chaque individu est différent et que chacun réagit différemment à une cause déterminée.
Avez-vous déjà essayé de comprendre le mot « maladie » ? C'est tout simple, il suffit juste d'y penser : mal a dit, le mal vous dit quelque chose. La plupart du temps hélas, dans notre société où il nous faut toujours et encore courir, nous n'essayons pas de comprendre ce que notre corps, ce que le «mal» a à nous dire et nous soignons les effets plutôt que la cause. La maladie, c'est notre corps qui s'exprime et qui vous fait savoir qu'il y a un disfonctionnement, un encrassement, quelque part. Dès lors, notre corps offre moins de protection contre les microbes et autres agresseurs qui pénètrent donc plus facilement dans notre organisme et empirent encore les choses. Le corps a alors beaucoup de difficultés à se défendre contre l'envahisseur. Notre corps possède différents circuits pour éliminer ces hôtes indésirables. Et chaque HE agit sur un circuit particulier, d'une manière particulière qui lui est propre. Certaines d'entre elles suivant le circuit utilisé pour être éliminé auront un effet drainant sur ces circuits. Il est d'ailleurs conseillé de boire énormément lorsque vous vous soignez grâce à l'aromathérapie.
Quelques mots d'histoire
L'histoire de l'aromathérapie remonte aux civilisations les plus anciennes. Que ce soit en Egypte, en Inde, en Chine ou chez les Grecs, l'art d'utiliser les huiles essentielles faisait partie de rituel et n'était pas vraiment une question de parfums. En effet, les scientifiques ont pu prouver que nos ancêtres d'il y a 5000 ans, se servaient déjà des bienfaits des huiles essentielles, tout comme nous pour fabriquer des huiles aromatiques, des crèmes pour se soigner, tant au niveau du corps physique que pour leur permettre de prendre soin de leur âme. Hippocrate lui-même, père de la médecine recommandait l'utilisation des plantes et des aromates, en bain ou en massage, afin de s'assurer une bonne santé. Lui aussi regardait l'homme dans son entièreté et prônait l'équilibre entre l'esprit, le corps et l'âme. Ainsi, il considérait qu'il fallait non seulement traiter les symptômes de la maladie mais aussi la cause. L'aromathérapie que nous connaissons doit son nom à un chimiste français René Gattefosse, et date de 1930 seulement.
L'aromathérapie, présentation générale
Il est certain que notre premier pas se dirigera vers l'HE qui nous plaira le mieux au niveau de notre sens olfactif. En effet, l'une de leurs principales propriétés est de plaire à notre nez. Cela mis à part, vous constaterez qu'elles vous apporteront beaucoup de bien-être et leurs principales propriétés sont d'être anti-infectieuses, antibactériennes, antivirales et antifongiques. Mais en plus de ces propriétés, elles possèdent chacune des actions qui leur sont propres et qui vous aideront à vous soigner, à vous protéger, à renforcer votre organisme, à vous calmer, à vous tonifier, enfin à vous guérir.
L'avantage de l'utilisation des HE, c'est qu'elles ont un effet positif tant au niveau physique que psychologiques. De plus, vous pourrez utiliser ces HE de différentes manières et les adapter à vos envies ou vos besoins.
Certaines HE peuvent être absorbées oralement mais attention, il faut être très prudent et surtout, n'hésitez pas à prendre conseil auprès d'un professionnel, tel un naturopathe par exemple car certaines HE sont réellement très dangereuses. Vous pourrez choisir de les utiliser dans un brûle-parfum pour répandre une odeur agréable dans votre maison, faire des inhalations (principalement en cas de sinusites ou autre inflammation respiratoire). Idéales dans un bon bain chaud, non seulement vous leur permettrez d'entrer en contact avec votre peau et donc, par capillarité, les HE entreront en douceur dans votre organisme afin de lui apporter davantage de bien-être mais vous pourrez aussi en ressentir les bienfaits au niveau olfactif. Bonheur suprême, ne vous privez jamais d'un excellent massage aux huiles essentielles (toujours ajoutées à une huile de base). Précisons également que les huiles essentielles sont tirées de différentes parties de la même plante et ont parfois des actions totalement différentes. Les HE ont pour origine aussi bien les racines, que le tronc (pour la cannelle par exemple), que les feuilles, les fleurs, les fruits ou encore la résine (pour le benjoin par exemple).
Certaines huiles essentielles sont utilisées comme antibiotique, l'avantage est qu'elles ne détruisent pas la flore intestinale qui nous est si précieuse, contrairement aux antibiotiques allopathiques. Voici les grandes propriétés qui se dégagent des huiles essentielles: les Huiles Essentielles sont anti-inflammatoires: ainsi, grâce à certaines d'entre elles, vous allez pouvoir soigner toutes les inflammations possibles et les rhumatismes. A avoir donc toujours sous la main : copaïba, eucalyptus citronné, citronnelle, genévrier commun, lavande aspic. Les Huiles Essentielles sont antiseptiques et antibiotiques: Certaines HE ont un pouvoir supérieur aux antibiotiques pharmaceutiques. L'avantage des HE est qu'une seule d'entre elle possède énormément de molécules et donc, pour leur faire face, le microbe lui, devrait produire une enzyme capable de faire face à toutes ces molécules. A avoir donc sous la main : arbre à thé (Tea Tree), pépins de pamplemousse, niaouli, sarriette, thym, citron. Les Huiles Essentielles sont tonifiantes: certaines HE vous apporteront bien-être et vitalité. N'hésitez pas à les utiliser de toutes les façons possibles pour retrouver votre harmonie intérieure. Les HE toniques et stimulantes sont à préférer au café ! N'hésitez donc pas à choisir dans les HE suivantes pour vous stimuler : bois de santal, l'anis vert, sarriette, romarin, gingembre, cannelle. Certaines favorisent la cicatrisation: elles sont une bénédiction pour vous aider lors des premiers soins et pour aider lors de coupures, de boutons, de plaies ou de morsures. Elles sont aussi efficaces pour les brûlures légères, certaines sont également efficaces en cas d'hémorragie (la Ciste par exemple). A avoir donc toujours sous la main : eucalyptus, Cyste, géranium rosat, lavande, romarin. Les Huiles Essentielles sont calmantes: ce sont celles qui vous permettront de retrouver le calme après une journée de stress. Vous êtes stressé, insomniaque, énervé, nerveux, utilisez-les comme vous le préférez en massage, en les diffusant dans l'atmosphère grâce à un brûle-parfum ou un diffuseur électrique ou encore en usage interne. N'oubliez pas la prudence!! A avoir donc sous la main: camomille, mandarine, fleurs d'Oranger, lavande. Les Huiles Essentielles sont analgésiques et antalgiques: si vous êtes migraineux, les HE vont vous aider à éliminer vos migraines. Vous trouverez nombre d'HE qui pourront vous aider, à vous de trouver celle qui vous convient le mieux. A avoir toujours sous la main : Pin, clou de girofle, Camomille, romarin, Lavande, Tea Tree, Menthe.
L'avantage de l'utilisation des HE est qu'elles agissent sur différents niveaux de notre organisme, tant au niveau physique que psychologique, et cela sans effets secondaires (à condition de les utiliser dans les règles bien entendu). Elles vous proposent une action positive complète sur tout votre organisme, interviennent au niveau des chakras et rétablissent un équilibre psychique. Cependant, ne vous y trompez pas, elles auront une action bien spécifique sur chacun de vos organes, sur chacune des fonctions de votre corps, sur chacun de vos systèmes de fonctionnement (respiratoire, digestif, ...). Le prix des HE peut parfois sembler très élevé mais plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Ainsi il faut tenir compte du lieu de culture de la plante, de la quantité de plantes disponible (vous savez que le prix s'établit selon la loi de l'offre et de la demande), du rapport entre la quantité de plantes et de la quantité d'HE extraite, du temps qu'il faut pour l'extraction des HE, du fait qu'elles soient bio ou pas, de bonne qualité ou pas …
Les différents modes d'utilisation des Huiles Essentielles
Il est utile ici de préciser quelques petites notions qui ont leur importance. J'insisterai encore sur le fait que, même si les HE sont des substances naturelles, elles n'en sont pas moins dangereuses pour autant. N'hésitez donc jamais à aller voir un aromathérapeute et surtout ne dépassez jamais les doses prescrites.
Les huiles essentielles sont composées d'une multitude de substances diverses et variées. Il est cependant important que vous le sachiez, certaines HE contiennent parfois jusqu'à plus de 200 substances différentes (par exemple des alcools, des aldéhydes, des cétones, des éthers, des esters, des phénols, des terpènes…) vous voyez que nos microbes et virus ont du souci à se faire. Et c'est d'ailleurs grâce à ce panel de substances diverses que les huiles essentielles sont de redoutables antibiotiques, les microbes ne sont plus à la hauteur.
Les HE sont en effet exactement l'inverse de nos médicaments habituels qui ne comportent qu'un seul principe actif. En effet, nos médicaments classiques ne possèdent qu'un seul principe actif (une seule molécule) et donc sont axés sur une seule cible, ne prenant pas la peine de regarder les dégâts causés ailleurs (ce que l'on appelle les effets secondaires). A l'inverse, les HE contiennent de nombreuses propriétés qui permettent d'entrer en contact avec notre système tout entier et toujours dans le but de lui apporter bien-être et équilibre. Autre différence, contrairement aux médicaments, les HE ne restent pas dans l'organisme, elles sont éliminées par l'urine, les selles, la sueur et l'expiration. Quelle que soit la façon de les utiliser, elles pénètrent dans notre organisme grâce à notre circulation sanguine. Cela leur permet d'atteindre chaque organe, chaque système, et bien entendu la région malade. Leur seul but est de nous soigner, d'apporter de l'harmonie à l'ensemble de notre corps, tant au point de vue physique que psychique.
Tout comme en allopathie, on ne soigne pas une brûlure de la même façon qu'une bronchite ou des verrues. Il faudra non seulement choisir l'HE ad hoc mais également l'utiliser de la bonne façon et en bonne quantité. Vous pourrez ainsi utiliser les huiles essentielles en usage interne, usage externe ou en inhalation, mais toujours avec beaucoup de précautions.
Inhalation: en choisissant cette méthode, les HE pénètrent votre corps de façon légère afin d'agir là où vous en avez besoin.
Si vraiment vous vous sentez très mal et que vous avez besoin d'un revigorant ou au contraire d'être calmé, apaisé, vous pouvez respirer quelques instants votre HE directement au flacon, Pour passer d'agréables nuits, n'hésitez pas à verser quelques gouttes sur un mouchoir sous votre oreiller, pour parfumer votre voiture, vous pouvez verser quelques gouttes sur les tapis de sol (lorsque vous mettrez le chauffage, l'odeur se dégagera dans la voiture). Quelques gouttes sur un coton dans votre placard (et même votre placard à chaussures) embaumeront son contenu, de même quelques gouttes sur un mouchoir dans votre sac lui donneront une odeur agréable.
Inhalation à la vapeur : lorsque vous êtes encombré au niveau des voies respiratoires, vous pouvez également verser quelques gouttes d'HE adéquate (de l'HE d'eucalyptus par exemple) dans un bol d'eau très chaude. Prenez soin de protéger vos yeux, recouvrez votre tête d'une serviette éponge chaude et profitez des bienfaits de votre HE. Vous pouvez également utiliser cette méthode pour votre bien-être tout simplement, juste pour être bien, ou pour nettoyer votre peau en profondeur (la vapeur d'eau dilate les pores, profitez-en donc pour ajouter quelques HE proposant des qualités nécessaires pour nettoyer votre peau comme l'arbre à thé par exemple), si vous avez des problèmes d'acné par exemple, c'est une solution idéale pour préparer votre peau à d'autres soins. N'hésitez pas à vous faire plaisir, profitez-en.
Massage :Un pur bonheur, tout simplement. Attention cependant n'utilisez jamais les huiles essentielles pures en massage. Les bienfaits des HE vont, non seulement, prendre le chemin de votre peau mais vont également s'exprimer grâce à votre nez. Vous bénéficiez ainsi d'une relaxation totale ou au contraire, suivant l'HE utilisée, d'un très bon coup de fouet. Grâce à l'absorption totale des HE par votre corps, celles-ci agissent immédiatement et durablement pour vous soigner. Dans quelques cas, il est possible de soigner des crises aiguës en appliquant une ou deux gouttes d'HE sur des points bien précis d'acupuncture. Mais pour cela, je vous conseille de vous adresser à un naturopathe, un aromathérapeute ou un acupuncteur. Pour préparer vos huiles de massage, choisissez votre huile de base (amande douce, macadamia, pépins de raisin, ….) et ajoutez-y votre HE ou vos HE en suivant les indications suivantes : 10% HE, 5% d'huile de germes de blé (la vitamine E qu'elle contient permettra de conserver votre huile de massage plus longtemps car elle est antioxydante) et 85 % d'huile végétale ou, si vous préférez une huile moins odorante, 5% HE, 5 % huile de germes de blé et 90% d'huile végétale. Choisissez vos huiles essentielles en fonction des résultats souhaités. Par exemple, un mélange romarin-citron revigore le corps et l'esprit. Une huile de massage à la bergamote requinquera votre moral. Un mélange arbre à thé et lavande sera excellent pour votre cuir chevelu. Il est bien entendu important que le parfum soit agréable et pas trop fort afin de n'incommoder ni vous, ni votre entourage.
Compresses : elles sont faciles d'utilisation tant pour les enfants que pour les adultes. Vous avez un souci bien localisé, c'est la solution idéale. Suivant l'HE que vous choisirez, son action sera immédiate, diluez quelques gouttes dans un peu d'alcool ou même dans de l'huile de base (huile d'amande douce, de germe de blé, …) si vous avez la peau très fragile. Trempez votre compresse (vous pouvez choisir une compresse démaquillante par exemple, elles sont très douces pour la peau) et posez-la sur la surface à soigner. Vous pouvez, si vous le désirez, la laisser agir durant la nuit par exemple en la faisant tenir avec une petite bande de gaze ou, juste laisser agir quelques minutes selon le soin à apporter. Recommencez aussi souvent que nécessaire. Par exemple, reprenons l'exemple de l'acné, vous pouvez tout à fait appliquer quelques compresses sur votre front après une inhalation bienfaisante, le soir par exemple. Faites-les tenir grâce à une bande de gaze. Il ne vous reste plus qu'à passer une excellente nuit. Vous pouvez faire pareil avec les verrues.
Cataplasme :pour une entorse, une foulure ou simplement pour relaxer vos muscles, préparez-vous un cataplasme. Vous trouverez de l'argile en pharmacie ou en boutique bio. Alliées à l'argile, les huiles essentielles pénétreront encore mieux votre peau. L'argile, tout comme les HE, est un matériau vivant vibrant avec le corps humain. Appliquez votre cataplasme sur la zone à traiter et faites-le tenir avec une bande. Faites-le de préférence le soir, vous pourrez ainsi garder votre cataplasme toute la nuit. Vous pourriez avoir l'impression que votre cataplasme aspire littéralement la douleur et les énergies négatives pour mieux faire pénétrer encore les énergies positives de vos HE.
Pulvérisation : si vous souhaitez rafraîchir l'atmosphère de votre maison ou de votre voiture, vous pouvez aussi utiliser un brumisateur dans lequel vous aurez mis un peu d'alcool avec quelques gouttes des huiles essentielles que vous aurez choisies. Pensez ainsi à vaporiser vos rideaux et tentures, votre literie (idéal pour éliminer les acariens des matelas), vos tapis de sol ou carpettes, vos sièges de voiture et le tapis du coffre, …. Bref, tout ce que vous avez envie de rafraîchir grâce à une odeur agréable. N'hésitez pas à l'utiliser pour parfumer votre linge par exemple lorsque vous le repassez ou le repliez simplement. Vous pouvez également utiliser un vaporisateur pour éliminer les puces et tiques de vos animaux de compagnie (attention, avec les animaux, il faut être prudent!), tout autant que les poux de votre chevelure. Ces petites bestioles peu sympathiques n'apprécient guère l'HE de lavande ni de patchouli par exemple.
En usage interne : certaines HE peuvent être prises en traitement interne. Je vous conseille de les mélanger à une petite cuillère de miel ou de la mie de pain ou un comprimé neutre. N'hésitez pas non plus à les utiliser en cuisine. Vous pouvez créer vous-même vos huiles de cuisine parfumées selon vos humeurs. Ajoutez quelques gouttes d'HE de basilic ou de thym par exemple à l'huile de votre vinaigrette, cela changera complètement le goût de votre salade. Pour vos poissons, ajouter quelques gouttes d'estragon par exemple, pour vos crêpes, pensez peut-être à ajouter quelques gouttes d'HE d'orange, de cannelle ou de mandarine. J'attire ici votre attention sur le fait qu'il vous faut être prudent en cas d'absorption des HE car certaines sont nocives à haute dose, d'autres encore sont tout à fait déconseillées. Elles sont également difficiles à doser, la prise d'HE en traitement interne sera rigoureusement suivie par un médecin ou un naturopathe. Les posologies sont vraiment difficiles à mettre en œuvre et trop ou trop peu d'HE pourrait avoir un effet nul, voire néfaste pour la santé. N'oubliez pas que les HE sont des substances excessivement concentrées. Avaler une goutte revient à avaler environ 30 grammes de la plante (cela peut varier bien entendu). Ainsi, en supposant que vous preniez par exemple 10 gouttes d'HE, cela peut correspondre à 300 grammes de la plante !! Suivant l'HE choisie, cela peut représenter une quantité inimaginable pour votre corps qui sera incapable de l'absorber. Ne perdons pas de vue qu’une seule goutte d'HE est composée de plusieurs dizaines de principes actifs différents. Imaginez avaler 300 grammes de thym par exemple. C'est énorme ! Aussi, n'hésitez pas à consulter un naturopathe ou un aromathérapeute averti. Quelques gouttes de céleri ou de menthe poivrée pour digérer ou de camomille pour s'endormir ne porteront pas à conséquence mais ne vous lancez pas dans des mélanges abracadabrants pensant vous faire du bien. La richesse des huiles essentielles s'illustre par la diversité de leurs propriétés (de la camomille sédative au gingembre dynamisant, en passant par l'HE d'arbre à thé qui, pour moi, doit absolument faire partie de votre pharmacie naturelle).
Quelques exemples parmi tant d'autres:
Les dynamisantes : Coriandre, gingembre, muscade, romarin, menthe, sarriette.
Les bactéricides : Eucalyptus, origan d'Espagne, cannelle de Ceylan, thyms.
Les sédatives : Camomille, marjolaine, oranger, verveine, néroli.
Les digestives : Cumin, carvi, estragon, menthe.
Les antispasmodiques et antinévralgiques : Cajeput, basilic, camomille.
Les bienfaiteurs de la circulation : Cyprès, bourrache, onagre.
Maux de dents : Clou de girofle.
Les huiles végétales de support
Il est important d'utiliser des huiles végétales «grasses» de base pour préparer les huiles de massage pour le corps, les crèmes pour le visage, les huiles de cuisine, …. Chacune de ces huiles possède ses propres vertus curatives qui viennent renforcer l'effet des HE.
Choisissez des huiles végétales nobles, vierges, de première pression, de qualité biologique. Pour ce faire, prenez le temps de bien vérifier les étiquettes, mieux vaut parfois payer un peu plus cher mais s'assurer de la qualité de ses huiles.
L'huile d'amande douce est l'huile la plus couramment utilisée. Sa qualité première est d'être une huile très douce pour la peau et, de plus, elle convient à tous types de peau, sèche, normale ou grasse ainsi que pour les tout-petits. Les amandes sont riches en matières grasses bénéfiques pour la santé et la beauté, protéines, minéraux et vitamines A, B et E.
L'huile de Millepertuis (huile rouge) est extraite des fleurs jaunes du millepertuis. Le nom latin Hypéricum viendrait du grec Hyper Eikona qui signifie « qui chasse les fantômes ».Le Millepertuis est utilisé pour ses propriétés thérapeutiques depuis plus de 3000 ans. L'huile de Millepertuis possède un puissant effet anti-inflammatoire et calmera votre système nerveux (le millepertuis en gélule, par exemple, est recommandé en cas de dépression légère). D'ailleurs, vous trouverez également l'huile de millepertuis sous le nom d'arnica des nerfs.
L'huile de jojoba :il s'agit en fait de la cire liquide (la seule cire liquide végétale qui existe) biodégradable et non toxique, contenue dans la graine de jojoba, un arbuste buissonnant originaire du sud de l'Arizona et de la Californie. Le fruit du jojoba contient une graine qui peut être stockée durant des années sans perdre aucune des valeurs de son contenu. L'huile de jojoba est composée à 96% de céramides (lipides), ce qui lui confère une extraordinaire stabilité contre la chaleur et l'oxydation, elle possède ainsi la propriété de ne pas rancir. Elle contient également de la vitamine E qui lui permet d'agir comme antioxydant. Par contre, il est très important de ne pas associer l'huile de jojoba avec de la vitamine A car elle en annulerait l'effet.
L'huile d'avocat est très riche en vitamines, en protéines et en acides gras divers (dont l'oméga 9). Obtenue à partir de la pulpe d'avocat, elle est considérée comme un antirides efficace, elle convient parfaitement aux peaux sèches et délicates. On lui prête des propriétés de régénération et de réhydratation de l'épiderme, elle agit donc efficacement contre le vieillissement cutané en rendant la peau plus tonique, plus souple, plus douce mais aussi plus éclatante.
L'huile végétale de noyaux d'abricots provient de la pression des noyaux d'abricot. Elle possède une texture relativement légère dont l'odeur de noix et d'amande amère est légère. Elle est de couleur dorée, parfois orangée. Elle est très riche en vitamines A et E, en oméga 9 et en acide linoléique, c'est l'huile la plus riche en acides polyinsaturés, ce qui lui confère des vertus nourrissantes, hydratantes, tonifiantes, apaisantes, régénérantes, émollientes et assouplissantes pour la peau. Elle vous offrira un effet bonne mine, possède un puissant antioxydant et est photoprotecteur.
L'huile d'argan est une huile très populaire en ce moment. 100 % naturelle, l'huile d'argan est extraite de l'amande oléagineuse de l'Arganier.
C'est une huile précieuse qui a la propriété de revitaliser les peaux sèches car elle est riche en vitamine E et en oméga 3 et oméga 6. Elle peut être utilisée à des fins thérapeutiques, culinaires ou cosmétiques.
L'huile de bourrache: est aussi appelée « langue de bœuf ». Son nom vient de l'arabe « abou » qui signifie père et « rach » qui signifie sueur. Ceci fait référence à l'action sudorifique (possède la propriété d'augmenter la sudation) que possèdent les fleurs.
La fleur de bourrache est une très jolie fleur bleue étoilée. L'huile de bourrache est obtenue à partir des graines de cette fleur. Les propriétés de l'huile de bourrache sont principalement dues au fait qu'elle contient des oméga 3 et des oméga 6, ainsi que de nombreuses vitamines A, D, E et K.
L'huile de bourrache est une des rares huiles à détenir de l'acide gamma linolénique, celui-ci est très bénéfique pour la peau, les ongles et les cheveux. Elle est très efficace contre le vieillissement de la peau et contre les rides. Elle est donc l'huile antivieillissement par excellence.·
L'huile de germes de blé: comme son nom l'indique, elle provient de la pression des germes de blé. Sa couleur jaune-brune est due à sa teneur en caroténoïdes et prépare efficacement la peau à l'exposition solaire. L'huile de germes de blé est une huile épaisse qui sent bon la céréale. Elle contient des acides gras essentiels dont l'acide linoléique, l'oméga 6. Les acides gras essentiels ne sont pas synthétisés par l'organisme et il est important d'en fournir régulièrement à votre corps. Elle contient également de nombreuses vitamines A, D, E et K. Elle est donc une excellente huile antivieillissement et agit confortablement pour nourrir les peaux sèches, abîmées et rend votre peau plus élastique. Pour la rendre plus pénétrante, vous pouvez l'associer à une huile telle celle de macadamia, d'amande douce ou de noisette. L'huile de germes de blé stimule la synthèse de collagène et protège votre peau contre les UV. Ses vitamines jouent un rôle essentiel. Ainsi la vitamine E joue un rôle d'anti-inflammatoire et protège contre les rayons du soleil. La vitamine K stimule la coagulation du sang, améliore la circulation sanguine. Elle aide à atténuer la couperose et les rougeurs.
L'huile de pépin de raisin:celle huile offre les avantages d'offrir des effets tant en gastronomie qu'au point de vue diététique puisqu'elle n'apporte pas de cholestérol et enfin en tant que cosmétique. Elle se présente comme un liquide épais, de couleur jaune-verte et à l'odeur neutre. L'huile de pépins de raisin est riche en vitamine E, elle joue donc un rôle important d'antioxydantet lutte contre les effets du vieillissement cellulaire et les radicaux libres. Elle est une huile sèche et possède un fort pouvoir pénétrant. Elle régularise la production de sébum, et est indiquée tant pour les peaux grasses que pour les peaux mixtes.
Les Précautions d'emploi des Huiles Essentielles
Vous l'avez certainement noté, les huiles essentielles se volatilisent, d'où l'importance de bien refermer vos flacons après utilisation.
Pour un usage aromathérapique, seules les essences naturellesconviennent. Aussi, je vous invite à bien choisir vos HE et à vous assurer de leur provenance et de leur qualité. Les huiles fabriquées en laboratoire sont loin de posséder les propriétés moléculaires des HE naturelles.
Rien de tel que la nature pour prendre soin de vous et vous offrir les solutions dont vous pouvez avoir besoin. Ainsi, vous pourrez trouver des huiles de synthèse, qui auront un parfum tout à fait délicat ou envoûtant mais elles ne vous offriront pas l'effet attendu pour votre santé. Elles peuvent être utilisées agréablement pour parfumer le linge, ou votre intérieur mais ne vous apporteront pas le bien-être que vous en attendez.
Pour une efficacité maximale, vos huiles essentielles doivent être pures et si possible de qualité «bio». Un petit truc tout simple pour vous assurer de la pureté de votre HE : versez-en une goutte sur du papier buvard. En séchant, votre HE ne doit laisser aucune trace. Soyez également attentif au lieu géographique d'origine de la plante. En effet, selon son biotope d'origine (nature du sol, soleil, plantes environnantes, altitude, ...), une HE offrira des vertus différentes car elle possède différents chémotypes. Le chémotype permet de définir quelle est (sont) la (les) molécule(s) biochimiquement active(s) et majoritaire(s). Il est également important de vous intéresser à la dénomination latine de la plante dont est issue votre HE. Cela vous permettra de différencier les espèces d'une même plante.
Où et comment conserver les Huiles Essentielles ?
Voilà une question très importante ! Pour commencer, inutile de vous préciser de ne jamais laisser des HE à la portée des enfants. Risque d'empoisonnement, de brûlures et autres joyeusetés du genre !
J’avais déjà vécu cette grande fête religieuse en 2011 à Varanasi et l’expérience avait été si forte que je m’enthousiasmais à l’idée de revivre une nouvelle fois cette fête en Inde. Cette fois-ci je jetai mon dévolu sur Haridwar, la porte des Dieux, aux pieds des contreforts himalayens. Selon l’emploi du temps de mes amis et l’organisation de mon planning, curieusement je partais seul pour rejoindre Haridwar et participer à la Shiva Ratri. Même si beaucoup d’adeptes du yoga se disent intéressés par la Shiva Ratri, au final très peu la vivent selon la coutume traditionnelle. La dévotion à Shiva n’est pas une activité ordinaire. Dès qu’il s’agit de tisser ce lien de manière efficiente et véritable, il se trouve finalement très peu de candidats. J’ai pu vérifier la rareté des véritables dévots de Shiva également en Inde.
Pour expliquer ce phénomène, vient en premier lieu, la barrière de l’identification à une divinité masculine. De manière générale, les femmes ont du mal à s’identifier aux qualités masculines du dieu Shiva. De fait elles préfèrent s’identifier à d’autres divinités féminines, comme la Mère Divine, la Sainte Vierge ; Lakshmi, Tripura Sundari etc…
En deuxième lieu, vient la barrière de l’identification à un Dieu ambivalent. En effet Shiva possède de nombreuses effigies et de nombreux aspects différents qui peuvent apparaitre contradictoires. Par exemple il est le Seigneur des Larmes (Rudra), le Destructeur (Virupaksha), le Maitre de la Mort (Maha Kâla), le terrible (Bhairava) et encore d’autres personnages inquiétants. Dans cette même veine, Shiva n’est pas une personne très fréquentable, il est accompagné d’une bande de voyous et de marginaux (les Gana) qui ne pensent qu’à faire la fête, à rire et à profiter de tous les plaisirs de la vie. Shiva, lui-même, est le maître de toutes les drogues, son activité principale étant la somatisation des drogues les plus fortes avec notamment l’Opium, le Cannabis Sativa et le fruit de la Datura. Entré dans un perpétuel coma, à l’image d’un cadavre exquis, Shiva rêve le monde, le crée et le démonte dans le vide de sa propre mémoire.
En troisième lieu, il y a des austérités à respecter durant la Shiva Ratri. Il faut jeûner toute la journée et idéalement pratiquer toute la nuit, avec la récitation de mantra, la participation à des puja et des méditations sans dormir jusqu’au petit matin. Cela est très difficile et demande une véritable abnégation sans faille.
Pourtant en sanskrit la racine « Shiv » signifie auspicieux, favorable, gracieux. C’est ainsi que pour ses plus fervents adeptes, Shiva est avant tout un Dieu d’amour et de compassion. Il habite Kashi (Varanasi anciennement Bénares) et accueille en son sein libérateur, toutes les âmes qui montent vers le ciel avec la fumée des buchers funéraires de Manikarnika Ghât. Son cœur bat non loin de là au Kashi Vishwanath Temple ou Golden Temple, le temple d’Or en raison de ses portes et de son toit recouverts de feuilles d’or. L’autel principal qui accueille le Jyotir Lingam vibre au rythme des puja qui se succèdent quotidiennement depuis des temps immémoriaux. Le Vishwanath Temple est à mon sens l’endroit où le lien avec Shiva peut être ressenti le plus fortement sur cette planète. Les plus fidèles dévots sont immédiatement intoxiqués par la présence ineffable de Shiva, leurs yeux se révulsent vers le haut (Shambavi Mudrâ), car ils ressentent la verticalité de l’énergie qui monte jusqu’au ciel. Les fidèles de Shiva sont réputés pour leur ardeur et leur ferveur. Certains errent comme des possédés, sur les ghâts de Bénarès, la sébile à la main, en psalmodiant le célèbre mantra « Om Namah Shivaya ». Selon ces dévots, mendier Son amour, en ce monde, est la seule activité véritable. Celui ou celle qui ne le réalise pas est perdu et ne peut jouir de Sa grâce.
Mais cette fois-ci, j’atterris au Centre International Mâ Anandamayee à Kankhal, près du mausolée de la grande sainte de l’Inde, dans une maison d’hôtes extrêmement bien tenue (2). Shri Mâ Ananda Mayi est l’une des personnalités spirituelles les plus emblématiques de l’Inde. Elle fut connue en France grâce notamment à un médecin exerçant dans les environs de Marseille qui partit pour l’Inde en 1950 à l’âge de 36 ans et y est resté après avoir rencontré Mâ Anandamayi. Il annula son billet de retour, vendit son cabinet médical par correspondance et entama pendant 19 mois une vie de voyages auprès de Mâ ... Jaï Mâ
La Shiva Ratri ayant lieu dans la nuit du lendemain, je décide d’aller visiter, ce premier jour dans la ville sainte, les ghâts où les pèlerins se baignent à Har Ki Pauri. La foule est compacte et j’avance en jouant des coudes pour accéder au pont qui mène au ghât principal. Je suis le seul européen et j’ai peur de me perdre dans ce dédale géant de rues et d’accès au Gange. Traversant l’un des grands ponts, un vent venu des montagnes me rafraichit, le soleil inonde tout ce peuple d’une lumière éclatante, je ressens la beauté et la grandeur du lieu. Ici le Gange prend plusieurs bras et son débit en cette saison est fougueux.
Mais passé le pont, je sens que j’ai présumé de mes forces, la fatigue des longues heures du voyage ainsi que l’horaire très matinal du train me rattrapent d’un seul coup. Mes jambes flageolent et je suis pris de vertiges. Je me dis que ce genre d’expérience n’est plus de mon âge. Enfin je déambule dans la foule en me laissant aller à bien respirer avec le ventre. Incroyable, j’aperçois un grand panneau : une Guest House de l’Office du Tourisme Indien ! Je m’avance et tout de suite, un homme fort aimable me prie d’entrer pour me reposer dans le hall d’entrée. Assis confortablement dans un très bon fauteuil, il me sert un verre d’eau et me laisse souffler dans ce havre de paix. Mon hôte n’est autre que le directeur de cet établissement, nous entamons une conversation de circonstance, puis il m’invite à signer un registre de visite pour faire valoir la pertinence des dépenses du contribuable indien. Je commande à la cantine attenante quelques chappattis et une bouteille d’eau et je reprends quelques forces en mangeant. Tout va bien, Shiva veille sur moi. Je décide d’en rester là pour aujourd’hui, je reviendrai demain durant la journée de jeûne.
Le jour de la Shiva Ratri, je recouvre une bonne santé, mon corps accepte bien le jeûne et je retourne dans la foule des pèlerins pour visiter les ghâts qui bordent le Gange. Je fais un peu de tourisme, prend des photos, discutent avec des locaux qui m’interpellent gentiment en me demandant d’où je viens. Inévitablement je me rends à la statue géante de Shiva, trônant majestueusement debout avec son trident. Enfin je fais quelques emplettes avec l’achat de Mâlâ en graine de Rudraksha (rosaires indiens) de bonne facture et une superbe conque naturelle avec un son qui me plait beaucoup. Et pour finir, j’assiste à la fameuse Ganga Aarti sur le ghât principal à Har Ki Pauri. La foule est immense et je mesure la ferveur de tout un peuple pour ses dieux et ses déesses. La spiritualité en Inde est réellement vivante et se trouve présente partout dans le cœur des hommes et des femmes de ce pays. Enfin je retourne à Kankhal au Daksh Mahadeva Temple (3), près du samadhi de Mâ. Je me fournis en eau du Gange dans un canal qui passe à côté, achète une offrande de fleurs et me positionne dans la file d’attente du temple. Je me retrouve seul européen au milieu des familles indiennes. À part quelques regards curieux, il semble que je m’intègre plutôt bien dans cette journée dédiée au culte de Shiva. Arrivé au saint des saints, j’arrose le lingam d’eau du Gange et y dépose mes fleurs. Je constate la singularité de ce lingam, il dépasse de peu son support féminin (Yoni) et possède une forme creuse à l’intérieur.
Shiva emporta alors la dépouille brûlée de Sati et entra dans un épouvantable chagrin. Ses pleurs n’en finissant pas, ivre de douleur, Shiva entama alors une danse macabre (Tandava), la danse céleste de destruction qui menaça de détruire la terre entière et tout l’univers. Vishnu décida alors de mettre fin à cette situation déplorable et découpa de son disque tournoyant (Sudarshana Chakra) le corps restant de Sati en 54 morceaux qui tombèrent à différents endroits sur terre. C’est ainsi que selon cette légende, chacun de ces lieux est devenu un sanctuaire dédié au culte de la Déesse (Shakti Peeth). Shiva put enfin faire son deuil et selon une autre légende il retrouva Sati ressuscitée en la forme de Parvati. À ce titre, Manikarnika Ghât est l’endroit où tomba la boucle d’oreille de Sati et le lieu le plus réputé est le temple de Kamakhya dans l’Assam où serait tombée la vulve de Sati.
Je rentrai à ma chambre et me posais pour quelques Mâlâ à Shiva. La Shiva Ratri représente comme une faille dans l’espace-temps. Elle est la seizième division de la lune, invisible et subtile (Ama Kâla), au moment de la lune noire. Cette nuit permet dit-on de sonder les profondeurs de son cœur et d’ouvrir une porte vers l’infini de la conscience. L’adepte qui médite profondément peut alors laisser venir à lui de nouvelles formulations, de nouvelles orientations pendant que d’autres pensées et d’autres devenirs se résorbent et disparaissent par cette même porte, dans l’obscurité de la nuit noire. Il s’agit comme d’un renouvellement des énergies du devenir, de retrouver de nouveaux désirs et de nouveaux desseins. De plus la Shiva Ratri permet de tisser, années après années, ce lien avec l’invisible et le sans forme, en la présence ineffable de Shiva. Dans le Tantra, la conscience est à la fois immanente au monde tout en lui étant transcendante. Cette philosophie prône une parfaite souveraineté de la Conscience sur toutes choses et sur tous les devenirs. La Nuit de Shiva aide à comprendre cette suprématie de la Conscience Divine.
Enfin sur le coup de minuit, je retournais au Daksh Mahadeva Temple. J’y retrouvais une petite communauté de fidèles venus faire les dernières offrandes de la nuit. Ma présence fut bien acceptée et je restais ainsi spectateur discret des us et coutumes du temple. Une petite assemblée d’une dizaine d’hommes se retrouvait joyeusement pour un moment de convivialité et de partage avec le Baba du temple et le jeune Pujari chargé des rites. Je récitais mentalement des mantras une bonne heure en ce lieu particulièrement chargé et m’en retournais tranquillement à la chambre pour méditer jusqu’au petit matin. Je vécus ainsi une Shiva Ratri, somme toute ordinaire, dans l’usage indien, sans démesure, ni sensation extraordinaire, mais avec l’expérience d’une participation sincère aux rites et aux usages de la tradition.
Le lien avec Shiva est difficile à tisser, il faut une vie entière pour le rendre véritablement solide et tangible. Il s’agit d’entretenir un véritable échange d’Amour : d’un côté, le fidèle doit montrer une sincérité et une dévotion sans faille. Il doit engager non seulement son cœur mais également son corps et toute son âme. En retour de ces preuves d’Amour et de fidélité, Shiva montre régulièrement sa présence et dispense ses bonnes grâces à l’encontre du fidèle. À l’aide de ce Bhakti Yoga, lorsque ce lien devient suffisamment solide, l’individu, ou la conscience incarnée (jivatman), transcende les vicissitudes de l’expérience terrestre en résidant à l’intérieur de Soi dans une dimension purement spirituelle (paramatman). L’adepte ressent l’immobilité dans le changement, il réside au centre de la roue des énergies comme dans un éternel présent.
En vérité, qu’existe t- il d’autre que cette seule présence ?
Om Namah Shivaya. Om Hrim Haoum Namah Shivaya Om Hring Huaong Namah Shivaya
autobiographie d'une pilote non ordinaire - belgique et le yoga
13/05/2023
Belgique et le yoga - Extraits
Bruxelles. Changement de décor. Métropole nouvellement européenne. Hôtel de luxe et compagnie aérienne. De nouvelles procédures, un nouveau Manex, de nouvelles SOPs : étude, entraînement simulateur, tests, puis en ligne. Adaptation au réseau, questions, réponses, re-tests puis lâchée. Tout est expédié à la vitesse de la lumière et me voilà propulsée dans un ciel de folie…
Nous ne sommes plus dans l’immensité bleue, à passer un message radio toutes les heures en train de survoler nonchalamment des chapelets d’îles paradisiaques. Dès les premiers vols, je suis terrassée par le trafic, la vitesse et la radio. Nous changeons de secteur radar toutes les trois minutes et passons notre temps à échanger des messages codés. Il y a des milliers d’avions dans le ciel, partout, à gauche, à droite, en haut, en bas ; on se croise, on se chevauche, on se superpose, on se suit à quelques secondes d’intervalle, à plus de huit cents kilomètres heure. Quel est ce monde ?
Je découvre l’aviation en Europe. Et ça ne me plaît pas du tout. Où est le pilotage ? Où est le vol ? Plus aucune liberté dans ce ciel barbelé. C’est le règne du stress et de la pression car, en plus, il faut aller vite, gagner du temps pour faire gagner de l’argent à la compagnie, en consommant moins de pétrole. Challenges de chaque instant : embarquement passagers, turnover le plus rapide, point de répit, point de repos. Des vols à un rythme cassant, fulgurant, encore jamais vécu. Jours nuits, nuits jours, je vis et dors dans les cockpits tandis que montent les tensions dans la nuque et les épaules. Les navires célestes devenus autobus radarisés m’emportent dans un ciel hérissé de dangers, où la moindre digression peut être fatale. Moi, je voulais voler. Juste voler. Dans les horizons illimités où les mers se mêlent dans une brume cotonneuse, au ciel... Le pur plaisir de voler se désintègre...
Heureusement je ne suis que de passage dans cette galère. Le temps de gonfler mon compte en banque, le temps aussi de quelques expériences totalement inattendues et assez déroutantes... Peut-être ma véritable raison d’être ici ?
Première semaine de mon séjour à Bruxelles : installée sommairement dans un hôtel gris et sombre pour hommes d’affaires sans goût ni finesse, je tombe dans un profond désespoir, je ne comprends plus rien à rien. Je m’assoie sur la moquette rugueuse et, le visage couvert de larmes, je questionne ardemment l’univers… « Mais enfin, c’est quoi l’amour ? » Car mon prince à la cabane près de la rivière me manque cruellement. Pourquoi l’ai-je quitté ? Cette fois je n’ai personne à accuser de nous avoir séparés. Tous deux libres comme l’air, nous avons pourtant stoppé net notre romance à peine ébauchée... Pourquoi ?
« C’est quoi l’amour ? Dis-moi Univers ! Dis-moi ! » Soudain arrive une image : des milliers de bulles excessivement brillantes sont liées par des cordons de lumière étincelante et un message fulgurant éclate : « L’amour, c’est ce qui relie tous les êtres. » Toute l’image est imprégnée d’une blancheur époustouflante et la phrase énigmatique me parvient très clairement : « L’amour, c’est ce qui relie tous les êtres. »
Je reste un temps hébétée, en contemplation devant cette image, devant ces signes qui, bien que mystérieusement apparus, me semblent parfaitement limpides. Le gris de ma chambre est éclipsé, la lumière seule, luit, avec l’amour : Ce qui relie tous les êtres… Une mégaremise en question s’opère dans les coulisses du mental, ajustements subtils. Mes histoires de princesses et de princes charmants se désagrègent. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. L’amour est bien plus que cela. C’est fort, ça vient d’une source, de La Source. * Plus tard, alors que je contemple en rêvassant mes valises posées depuis peu dans un meublé de Zaventem avec vue sur l’aéroport, le bleu passé du lit, le jaune terne des rideaux, la béance muette de l’armoire, la platitude immobile de la table m’arrosent d’une douche glaciale : le vide de ma vie de pilote nomade et solitaire éclate, douloureux. Que fais je dans cette vie dépourvue de sens ? Après quoi est-ce que je cours ainsi ? D’un seul coup je sombre dans un puits noir sans fond, aspirée par le tourbillon de mes pleurs.
Brusquement, une fusée s’allume en bas de ma colonne vertébrale ; une explosion de feu ascendante et brûlante qui, lorsqu’elle arrive en haut de ma tête, éclate comme un champignon nucléaire, un énorme chou-fleur, qui bouillonne, s’étale, s’étire et bouillonne encore. Toute notion d’espace disparaît. Je ne vois que le chou-fleur au-dessus de ma tête, qui tempête et se projette, d’ailleurs je n’ai plus de tête. Je ne sens que le flux de cette fusée dans mon dos, comme un jet extrapuissant d’énergie lumineuse. Mais bien sûr je n’ai plus de dos, je n’ai plus de corps. Ça dure, ça dure, ça dure, mais je ne sens plus le temps, je ne perçois que la colonne d’énergie qui pousse et la fleur-chou-fleur qui fulmine !
Puis, à un moment donné, ça disparaît. Je reste choquée, interpellée par cet événement étrange. C’est bien plus tard que je comprendrai…
« Le cours le yoga, c’est bien ici ? – Bonjour, oui c’est là, entrez ! – Je m’appelle Mirabelle Forsythia, j’ai appelé ce matin. – Oui, bien sûr, je suis André, bienvenue Mirabelle, le cours commence dans une dizaine de minutes, installez-vous, soyez confortable ! »
Ce fut ma priorité, une fois les impératifs professionnels terminés : trouver un cours de yoga. Et me voilà dans une salle plutôt étroite et basse de plafond, au dernier étage d’une bâtisse bruxelloise. Yoga et Harmonie. Le nom me plaît. Les fenêtres sont masquées par des rideaux beiges qui semblent absorber tous les bruits, un parfum d’encens flotte dans l’air, une atmosphère bienfaisante. Bientôt d’autres étudiants arrivent, me saluent d’un sourire paisible. Je me sens bien, comme à la maison. Sauf que je n’ai pas de maison. Alors comme chez Jaya à la Réunion.
Le cours commence et j’apprécie immédiatement l’enseignement d’André. Asanas profondes, mouvements précis, pranayamas intenses et encore des relaxations à la fin. J’adore. De plus André ponctue ses instructions de petites phrases qui éclairent nos mouvements d’une dimension philosophique. La profondeur du yoga, que je pressens depuis le début, cette caverne d’Ali Baba aux mille merveilles, continue de dévoiler ses bienfaits pour mon plus grand bonheur. Ainsi je peux garder intense la connexion nouvellement établie tout en poursuivant mes trépidantes activités professionnelles. Car les vols en Europe tiennent réellement d’un délire qui n’a plus rien à voir avec la passion que j’ai pour mon métier. Mais j’assure. J’ai mon objectif. Dans quelques mois, quelques semaines, l’Australie.
Rapidement cependant, entre mes échecs sentimentaux et une vie décalée à l’excès, je sens le besoin de parler avec André, qui me propose son aide sous la forme de travail sur soi. Tiens ? C’est quoi ? Cela semble être exactement ce dont j’ai besoin alors que les douleurs de mon corps s’entrechoquent avec celles du cœur dans un chaos incohérent auquel je ne comprends décidément rien. Je voulais seulement être heureuse, moi ! Est-ce donc si compliqué ?
Un rendez-vous est pris avec André et me voilà le jour dit dans la petite salle sous les combles du vieil immeuble. Je m’assoie à un angle sur un joli coussin brillant. André est dans l’autre coin, à deux ou trois mètres de moi, sur une couverture marron, en position du lotus. Il m’accueille avec un sourire bienveillant. Un châle vert pâle enveloppe son corps trapu et, d’un signe, il m’invite à me couvrir avec un autre châle bleu ciel plié à mes pieds. C’est qu’il ne fait pas si chaud ici. Des bougies sont allumées et un bâtonnet d’encens dégage une senteur apaisante. Cannelle ? Santal ? Je ne sais mais je suis vraiment bien. La lumière est douce, tamisée par les rideaux beiges qui masquent les immeubles voisins. Aucun bruit n’arrive de la rue et des volutes de fumée décrivent de fines arabesques immatérielles.
On chante Om trois fois. C’est bien. Je ne sais pas ce que c’est mais ça me plaît Om, ça fait vibrer toute ma tête et mon cerveau, comme si ça rangeait tout à l’intérieur en calmant l’agitation. Puis André m’engage gentiment à parler de ce que je veux, n’importe quoi, ce qui vient. J’ai un petit moment d’hésitation : je n’ai pas l’habitude qu’on m’invite comme ça à parler si ouvertement de moi ou de n’importe quoi. Mais bien vite les mots sortent tous seuls. Les enfants… les grossesses… Et bientôt il n’y a plus que des larmes, des océans de larmes… André ne dit rien. Il me laisse pleurer, approchant des mouchoirs, me laissant sentir que je suis en totale sécurité. Puis doucement, je parle...
Quelles sont les conséquences sur la santé si on mange des aliments de la veille ?
L’Ayurveda recommande de manger les aliments dans les 5 heures après leur cuisson et de ne pas manger de restes, d’aliments réchauffés, insipides, rances, conserves…
Quelle est la logique ?
On peut diviser les sciences de la santé en trois catégories :
Biophysique – la médecine occidentale qui ne comprend que la matière (lipides, protéines, calories…)
Bioénergétique – la médecine chinoise qui considère aussi l’énergie des aliments, de l’air, de l’eau… (énergie chaude, froide, lourde, légère…)
Biospirituelle – l’Ayurveda qui comprend l’effet des aliments et de toutes influences externes et internes aux niveaux physique, énergétique, et de la conscience.
L’Ayurveda, comme toutes les sciences védiques, reconnaît que la conscience est l’aspect le plus important de la vie.
En réalité, rien d’autre n’existe que la conscience. Énergie et matière sont des expressions de la conscience.
Pour en revenir à la nourriture, ce qui est le plus important est de nourrir la conscience, la qualité d’éveil, l’intelligence, pas seulement intellectuelle, aussi l’intelligence de toutes les cellules du corps.
Quel est l’intérêt de vivre 100 ans si on n’est pas heureux, si nos perceptions manquent du raffinement nécessaire pour voir et apprécier la beauté en toute chose ?
Plus de conscience signifie plus de clarté d’esprit, de bonheur, plus de vitalité, de vie.
On est aussi capable de faire des meilleurs choix, dont les conséquences favorables nous amènerons toujours plus de bonheur et de réussite dans ce qu’on fait.
Comment on sait si un aliment nourrit la conscience ?
Le mot sanskrit est Prana, qui signifie vie, vitalité, énergie vitale.
Aussi important que les qualités nutritives d’un aliment est sa quantité de Prana.
Ça ne veut pas dire de tout manger cru… le Prana de l’air est absorbé par les poumons, et le Prana de la nourriture est absorbé par la langue. Il est donc lié au goût des aliments.
La sensibilité aux goûts diffère d’une personne à l’autre. Elle est surtout le résultat de notre éducation culinaire, de ce qu’on a été habitué à manger toute notre vie.
Quand on pratique la méditation régulièrement, les sens se développent et on devient de plus en plus sensible au raffinement des goûts.
Certains goûts font vibrer les papilles de bonheur. On sait déjà quand l’aliment est dans la bouche qu’il nous apporte plus de clarté d’esprit et de vitalité.
Dravyaguna – la pharmacologie de l’Ayurveda
Contrairement à la pharmacologie occidentale, Dravyaguna donne des clés pour connaître les effets des aliments et plantes par expérience directe. Le premier critère est le goût.
Je ne vais pas entrer dans les détails ici, juste quelques indications :
Les aliments insipides, avariés, fermentés, vieux, rances, en conserve… n’ont pas de Prana. Ils obscurcissent l’esprit, rendent apathique, indolent, sans entrain et conduisent aux maladies dégénératives en général.
Les aliments au goût très fort, particulièrement très piquant, salé, acide, sont trop stimulants. Ils créent de l’agitation mentale, énervement, colère… qui nous poussent à des actions non réfléchies, trop intenses, et néfastes pour notre santé. Ils rendent plus sujet aux infections et inflammations.
Les aliments frais, aux goûts subtils, délicats et doux amènent le bonheur, la clarté de l’esprit, et la santé. Ils nous poussent dans la direction de l’évolution.
Asso YOG'ART est une association régie par la loi du 1er Juillet 1901 - Asso YOG'ART a pour objet la diffusion et l'enseignement du yoga à travers l'organisation de séances pratiques, de stages... Le yoga que nous proposons est un yoga traditionnel. Il est très simple d'approche, et convient à tous les niveaux, débutant et plus.