13/03/2014
Le Yoga Nidrâ signifie le yoga du sommeil. Il s'agit, ne nous trompons pas d'un yoga royal, d'un véritable couronnement de toute une vie de pratiques. En effet ce yoga tente d'explorer les terres restées encore vierges de notre inconscient. Il cherche à bâtir un phare sur les côtes lointaines de notre monde de veille pour y éclairer l'océan de nos rêves. Mieux encore il nous embarque sur des navires de haute mer en partance pour nos nuits les plus profondes.
L'espoir et l'envie de la découverte étant les plus forts, l'adepte au Yoga Nidrâ s'éloigne de la terre ferme et de ses attaches familières pour aller chercher les secrets les plus intimes de l'être. Ils sont parmi les plus jalousement gardés, les plus extravagants et les plus incroyables aussi. Dans ce vaste champ empreint d'une douce torpeur, dans ce sommeil paradoxal, l'espace et le temps se confondent volontiers pour s'ouvrir sur une autre dimension.
Au fur et à mesure que la côte du monde connu s'éloigne, le yogi voyage résolument dans un monde devenu onirique et son exploration devient irrémédiablement celle de sa propre mémoire. En ce sens le Yoga Nidrâ est une formidable machine à remonter le temps, une quête de notre état originel. Chaque voyage entrepris consciemment à l'intérieur de ce nouvel espace-temps est comme de la mémoire qui s'actualise, une partie de notre être le plus profond qui se dévoile, enfin autant de connaissances magiques qui se « rêvèlent ».
Le Yoga Nidrâ signifie le yoga du sommeil. Il s'agit, ne nous trompons pas d'un yoga royal, d'un véritable couronnement de toute une vie de pratiques.
Différentes techniques permettent d'entreprendre ce formidable voyage intérieur :
En premier lieu, il convient de préparer sa nuit pendant la journée. Comme on fait son lit, on se couche. Il faut répéter des exercices de concentrations particuliers qui devront être rejoués pendant la nuit. Les postures sont également les bienvenues, elles augmentent le niveau d'énergie et la fréquence vibratoire. Les exercices de prânayama sont également très utiles, ils chercheront à inscrire la légèreté ainsi qu'à préparer un souffle subtil durant le sommeil.
En deuxième lieu, il faut fragmenter sa nuit en plusieurs phases d'endormissement et de réveils. Certains exercices ultimes préconisent de dormir à terre sur un simple tapis, pour rendre le sommeil plus précaire. Enfin, pendant ces nuits, il convient d'étendre le plus largement possible la frontière ténue entre l'endormissement conscient et le sommeil lui-même. Cette interpénétration entre le sommeil inconscient et l'exercice de la conscience donne la part belle à celle du rêve. Les rêves doivent devenir plus prégnants, plus vivants. Il est alors possible d'obtenir un premier succès dans cette voie : il s'agit de devenir conscient dans son rêve sans pour autant se réveiller ni faire cesser le cours du rêve. Recouvrant la pleine conscience le yogi se « réveille » dans son propre rêve sachant parfaitement qu'il rêve. Cela est prodigieux et ajoute un plaisir immense au rêve. Le yogi expérimente une liberté nouvelle, celle d'être conscient dans son rêve.
Plus loin encore dans cet exercice il est possible de contacter à distance des personnes connues, des personnes défuntes ou des divinités magiques. Il est très difficile d'expliquer cela, mais le yoga des rêves sans conteste permet de voyager au sein de Buddhi appelé aussi Mahat ou le Grand Principe. Il s'agit du premier tattva impersonnel dans la hiérarchie du système énergétique de la Kundalini. Dans cette sphère règne une énergie affective intense. Elle est principalement activée par les résidus karmiques des actes accomplis sur terre. Ce champ d'investigation reste sujet à caution, mais pour le yogi qui expérimente le sommeil conscient il est tout aussi réel que le monde de veille. Plutôt que d'en parler et de spéculer, il convient plutôt de l'expérimenter.
Enfin après de nombreuses pratiques et plus sûrement encore après plusieurs années passées dans les exercices répétés du Yoga, l'adepte comprend qu'il existe une continuité entre nos trois états de conscience ordinaire soit le monde de veille, de rêve et de sommeil profond. Il s'agit d'un quatrième qui les contient tous et qui les transcende. Il est nommé Turya Tittà, le quatrième état. Dans cet état particulier le yogi garde toujours la conscience d'une sorte de mémoire qui sous-tend les trois autres. Il n'y a plus vraiment de frontières marquées, bien délimitées entre le rêve, le sommeil et l'état ordinaire de la conscience. Ce quatrième état signifie aussi que toutes nos activités, nos pensées, nos désirs sont suspendus dans un vide qui les contient tous. Cet état sans véritable support fait comprendre à l'adepte du Yoga Nidrâ qu'en vérité la possession matérielle est une illusion. A ce titre nous sommes arrivés dans ce monde sans rien et nous en repartirons également les poches vides. Lorsque nous retournerons à notre état profond et immémorial, nous ne pourrons y emporter aucun des objets matériels qui semble tant nous préoccuper de notre vivant. Dans cette logique, comme le sommeil se confond avec le rêve et l'état de veille, il n'est même pas affirmé que nous soyons vivants plutôt que morts, ces états sont tous autant transitoires que celui de nos jours et de nos nuits.
Cette logique conduit également à une nouvelle proposition audacieuse, le monde de veille tel que nous le connaissons ordinairement ne serait en réalité qu'une continuité de notre état de rêve. Il s'agirait seulement d'un rêve éveillé, mais sans que l'on sache que l'on rêve. En effet celui qui sait obtenir la conscience de veille pendant le rêve peut tout autant faire pénétrer l'état de rêve dans celui de la veille. Cet état est encore plus prodigieux car il décuple l'état de conscience d'une façon inimaginable.
N'oublions pas que c'est notre manque d'imagination qui nous limite et nous illusionne, le jugement que l'on a de soi n'est bâti que sur des croyances que l'on a fait sienne sans que l'on en ait vérifié leur véracité. Lorsque seule la sensation demeure, affranchie de toutes croyances, elle devient la réalité.
avec l'aimable autorisation de yoganet
13/03/2014
La règle fondamentale du sâddhu est de n’avoir aucun désir, ou plutôt, de n’avoir qu’un désir, le désir de Dieu seul. Il ne cherche donc aucun des plaisirs que procurent les choses de ce monde. Aussi longtemps qu’il vit dans ce corps de chair, il lui faut de la nourriture pour sustenter ce corps, de l’étoffe pour le couvrir et le protéger du froid et de la chaleur. Pour sa nourriture, la règle est qu’il doit la prendre comme on prend un remède, jamais pour le goût, juste comme une nécessité «indispensable pour le maintien du souffle vital».
Le régime est strictement végétarien. La Mundaka Upanishad recommande en outre la pratique de la bhiksha, c’est-à-dire de vivre uniquement de nourriture mendiée. En fait, le sâddhu n’a pas de maison où il pourrait garder le feu, et d’autre part, même cette distraction de préparer les aliments devrait lui être épargnée.
L’absence totale de sécurité et de toute installation en ce monde est l’essence même du sâddhu. Finalement le sâddhu n’a plus d’acte à accomplir (de karma), il a été libéré de tout devoir en ce monde. Même envers son corps. Il ne peut plus gagner sa vie, car toute son activité est concentrée sur le regard intérieur.
Sa pauvreté tout autant que sa liberté souveraine se manifeste dans son vêtement. Le sâddhu couvre son corps comme il se nourrit. Le vêtement diminue au fur et à mesure que son porteur s’enfonce dans l’expérience intérieure. Finalement, le sâddhu se contente d’un linge passée entre les cuisses (kaupînam), ou mieux encore, rien du tout.
Libre de tous soucis et de tous désirs, le sâddhu s’en va à travers le monde comme quelqu’un qui n’a rien à faire avec ce monde. Rien ne l’affecte. Il est comme un aveugle, un sourd et muet disent les tantras (textes anciens et sacrés). Il ne se considère ni au-dessus, ni au-dessous de qui que ce soit. Dans sa vision de l’âtman du Soi, il a transcendé tous sens de différence.
Le sâddhu n’a plus de demeure à soi, il va de lieu en lieu, selon les circonstances et l’inspiration du moment. Au pied d’un arbre, dans une grotte, au bord d’un fleuve, mais jamais dans une maison aménagée. Les seuls lieux qui lui sont défendus sont ceux où il a vécut auparavant et ceux enfin où il pourrait rencontrer ses parents ou ses relations d’autrefois. Les écritures lui permettent cependant d’arrêter son errance durant les quatre mois de la saison des pluies.
Encore une fois, la hutte ou la grotte où il se retire alors doit être juste ce qui est indispensable pour le mettre à l’abri des intempéries.
Le sâddhu a renoncé à la vie en société et à la compagnie des hommes. Son appel à lui est ailleurs, d’autres ont à s’occuper des affaires de ce monde. Le sâddhu lui, se tient près de la Source. Ce n’est point son affaire de s’occuper des barrages et canaux d’irrigation qui se construisent en aval. Son travail à lui, c’est de veiller à ce que l’eau coule à flot de la Source même.
Le sâddhu n’a aucune obligation d’aspect visible et mesurable envers la société humaine. Pour le sage qui a découvert son vrai Soi, il n’y a plus finalement ni ville ni forêt, ni vêtement ni no-vêtement, ni faire ou non-faire. Il vit dans la liberté de l’Esprit, et à travers lui, à son gré.
Quand le sage a passé au-delà de «son propre soi», de sa «propre vie», son être, son agir, sa paix, sa joie, sont dans le Soi seul, le seul Soi réel, le parama-âtman. Tel est le véritable idéal du sâddhu.
Asso YOG'ART
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